"Le remboursement différencié c'est l'arme atomique des mutuelles"
Cheval de bataille d'OpticLibre, la lutte contre l'éventuel droit donné aux mutuelles, par la PPL Le Roux, de pratiquer le remboursement différencié semble porter ses fruits, veut croire son président Jean-Luc Selignan.
Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2014, projet de loi consommation dit Hamon, proposition de loi Le Roux... les dossiers législatifs et réglementaires qui concernent plus ou moins l'optique ne manquent pas en ce moment. Ce qui donne l'occasion à de nombreux acteurs du secteur, à commencer par les centrales, de faire valoir telle ou telle position. Chez OpticLibre, on a choisi. Son président Jean-Luc Selignan, qui nous a reçus ce matin, a en effet un combat en tête : c'est avant tout la PPL Le Roux qui lui semble être "le dossier le plus décisif". En stand by pour le moment, la proposition de loi Le Roux vise, rappelons-le, à modifier le Code de la Mutualité pour donner aux mutuelles le droit de pratiquer des remboursements différenciés. "Là est le véritable enjeu pour les opticiens", affirme, convaincu, Jean-Luc Selignan, dont "l'action politique" est prioritairement orientée sur cette question.
Pourquoi ce dossier plus qu'un autre ? Parce que "le remboursement différencié c'est l'arme atomique des mutuelles pour faire du dirigisme", lance-t-il, avant de préciser sa pensée : "Par ce biais, les mutuelles auront un poids plus grand pour orienter la clientèle vers leurs réseaux". Voilà pourquoi, au coeur de l'été, OpticLibre a mobilisé ses adhérents et, au-delà, tous les opticiens. Et à l'en croire la mobilisation a payé : "Plus de la moitié de nos opticiens ont alerté leurs députés à travers un courrier-type que nous avions mis à leur disposition", explique M. Selignan. Pour mémoire, ce courrier faisait état d'une possible inconstitutionnalité de cette disposition de la PPL Le Roux. En réponse, nombre d'élus UMP et UDI, à commencer par son président en personne Jean-Louis Boorlo, ont indiqué qu'ils oeuvreraient si nécessaire à une procédure auprès du Conseil constitutionnel en vue d'une censure de la PPL. En revanche, du coté des parlementaires socialistes, toutes les réponses allaient dans le même sens : sans surprise, ils ont défendu le contenu de la PPL, présentée comme une promesse de campagne de François Hollande. Seulement voilà, il semblerait que la perspective d'une inconstitutionnalité ait semé le trouble dans l'esprit de la majorité. De fait, depuis cette salve postale, l'examen de la PPL Le Roux a été reporté. D'abord prévu en octobre, il a été "renvoyé aux calendes grecques", comme le dit M. Selignan qui veut voir un lien entre cet ajournement et la mobilisation importante de ses adhérents.
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