Optométrie, formation des opticiens : "On sent une volonté de faire bouger les choses"
En débat à l'Assemblée nationale depuis le 31 mars, le projet de loi Santé porté par Marisol Touraine sera-t-il l'occasion d'une réforme de la filière visuelle ? L'Association des Optométristes de France l'espère.
À mesure que tombent les amendements des parlementaires, le projet de loi Santé portée par la ministre concerne de plus en plus la santé visuelle. Évolution de la formation des opticiens, règlementation du statut d'opticien-optométriste ou encore pénalités touchant les ophtalmos qui s'exempteraient de certaines obligations légales, ce sont là autant de sujets abordés dans divers amendements déposés tantôt par la majorité, tantôt par l'opposition, UMP en tête. Joint par téléphone, Yannick Dyant, le nouveau président de l'Association des Optométristes de France (AOF), veut voir dans dans cette séquence législative "une opportunité pour réformer". "Ici et là on sent une volonté de faire bouger les choses. Des réflexions sont menées, des projets sont en gestation dont on peut espérer qu'ils seront profitables à l'ensemble de la filière visuelle", veut croire M. Dyant. Au demeurant, en coulisses, celui qui a récemment pris la présidence de l'AOF assure ne pas ménager ses efforts auprès des "représentants et responsables politiques pour défendre la place des optométristes". Consultée par Dominique Voynet à qui l'Inspection générale des affaires sociales a confié le soin de rédiger un rapport sur la filière visuelle, la nouvelle direction de l'AOF, poursuivant en cela le travail de l'ex-président M. Verplaetse, déclare avoir pris part ces dernières semaines "à de nombreuses réunions avec différentes instances gouvernementales pour partager notre vision d'avenir de la filière visuelle". Des échanges avec les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur seraient réguliers. Ce que l'AOF fait valoir lors de ses rencontres ? "Le caractère unique de la France à cultiver des délais toujours plus longs pour un examen visuel de première ligne confirme chaque jour l’urgence de cette nécessité : la filière visuelle française doit évoluer. La situation devient intenable et les solutions proposées jusqu’alors s’avèrent inefficaces", martèle l'AOF. Ce message n'est en effet pas nouveau, l'AOF ne cessant d'alerter, congrès après congrès, sur la démographie continûment déclinante des ophtalmologistes et l'allongement du délai moyen pour obtenir une consultation en ophtalmologie.
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