La reconnaissance de l'optométrie ressurgit au Sénat
La question de la reconnaissance de l'optométrie en France est une nouvelle fois relancée. Des sénatrices appellent la ministre de la santé à "préciser ses intentions en la matière".
En déclarant il y a quelques jours que "certains examens très précis" pourraient être confiés aux opticiens pour soulager des ophtalmologistes débordés par la demande, Marisol Touraine pensait-elle au cas particulier des opticiens-optométristes ? Peut-être. Une chose est sûre en tout cas : la ministre de la santé a été interrogée à plusieurs reprises ses dernières semaines sur le sujet. Par le biais des questions écrites adressées au gouvernement, c'est d'abord la sénatrice socialiste Michèle André (élue du Puy-de-Dôme) qui, le 18 octobre, en appelle "à la nécessaire reconnaissance de la profession d'opticien-optométriste". "Reconnaître l'optométrie, c'est renforcer la filière oculaire et améliorer la santé de nos concitoyens", écrit la sénatrice qui estime par ailleurs que "faire appel aux opticiens-optométristes pour les examens de réfraction et de contactologie permettra aux ophtalmologistes de se consacrer entièrement à leur coeur de métier, la composante médicale et chirurgicale pour laquelle ils ont été formés". Elle met également en avant "l'économie non-négligeable" pour la Sécurité sociale qu'une telle initiative représenterait. Rappelons que d'après les syndicats (Union des Opticiens et Associations des Optométristes de France notamment) qui oeuvrent à cette reconnaissance en coulisses, l'officialisation du statut d'opticien-optométriste permettrait 150 millions d'euros d'économies. Quelques jours plus tard, le 25 octobre, c'est au tour de Dominique Gillot, également sénatrice socialiste (Val D'Oise), d'interpeller dans les mêmes termes la ministre de la santé. Tout comme Mme André, elle aussi insiste sur l'enjeu d'une telle reconnaissance : "l'accès aux soins oculaires adaptés de qualité pour tous". Harmonisation européenne, lutte contre la désertification médicale, qualité de la formation, ce sont, précise l'élue, des atouts qui plaident en faveur d'une reconnaissance de l'optométrie en France.