Vente de lunettes en officines : probable recadrage des pharmaciens
Autorisée en officines sous certaines conditions fixées par le Code de la santé, la vente d'optique en pharmacie fait l'objet d'une démarche du Synope auprès de l'Ordre national des pharmaciens suite à des irrégularités signalées.
Rien n'interdit aux pharmaciens de proposer des produits d'optique pour autant qu'ils respectent les règles édictées par le Code de la Santé publique en la matière. C'est le message du Synope qui s'est récemment emparé de la question suite au signalement, par certains de ses adhérents, "d’une pratique en développement, proposant la vente de produits d’optique en pharmacie, sans opticien dans l’officine". La direction du syndicat a d'abord alerté le ministère de la Santé sur ce dossier avant de saisir le Conseil de l'Ordre national des pharmaciens. Dans un courrier, le syndicat d'opticiens a attiré l'attention des responsables de l'Ordre sur " le caractère illicite de ces pratiques" avec, plus particulièrement, une mise en cause de la société Otiko, qui s'est positionnée sur le marché de l'optique en pharmacie avec des offres en unifocaux et progressifs. Le Synope tient à rappeler que le développement d'une activité d'optique en pharmacie est licite à condition que le pharmacien soit lui-même titulaire du diplôme d'opticien ou qu'un opticien clairement identifié gère cette activité spécifique dans l'officine.
"La vente d'équipements optiques répond à des règles bien précises, insiste encore, jointe au téléphone, Alexandra Duvauchelle, la déléguée générale du Synope. Si elle se déroule en officine, ce doit être conformément au code de déontologie des pharmaciens et à la règlementation en vigueur". C'est pourquoi le syndicat a demandé au Conseil de l'Ordre des Pharmaciens "une information généralisée des pharmacies afin de faire cesser ces partenariats avec la société Otiko, constitutifs d'un exercice illégal de la profession d'opticien", selon le Synope. Contacté par téléphone hier, un responsable dudit Conseil, M. Delgutte, assure qu'il a pris bonne connaissance de ce dossier. Si aucune décision n'est encore fermement prise, des mesures seraient d'ores et déjà envisagées. C'est par l'intermédiaire de ses relais en régions ou à travers le Journal de l'Ordre des pharmaciens que l'instance pourrait rappeler à toute la profession les strictes conditions d'exercice de la vente optique en officine. Ce qui répondrait sans doute au souhait de recadrage réclamé par le Synope.
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