Contribution Foncière des Entreprises : "une insulte et une provocation"
Mécontentement du côté des artisans, commerçants et patrons de PME un peu partout en France contre la hausse de la CFE. Cette taxe, dont le montant est fixé par les municipalités, a remplacé la taxe professionnelle en 2009. Et par endroits, cette hausse bat des records.
Lundi dernier, les trois organisations patronales Medef, CGPME et UPA (artisans) se sont successivement entretenues avec Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, pour lui faire part de leur mécontentement à propos de la hausse qu'ils jugent "inconsidérée" de la Contribution Foncière des Entreprises (CFE). Assise sur la valeur de l'immobilier, celle-ci, rappelons-le, est issue de l'ex-taxe professionnelle qui a été supprimée en 2009. Le problème, estiment ensemble commerçants et artisans, c'est que son augmentation est spectaculaire dans certaines villes. Dans son entrevue avec le Premier Ministre, le dirigeant de la CGPME, Jean-François Roubaud, a ainsi mis en avant des augmentations qu'il qualifie de "délirantes" : "Beaucoup d'entreprises sur le territoire se plaignent d'augmentation de 50, 60 et jusqu'à 300 %", s'inquiète l'intéressé. "J'ai demandé à ce que le gouvernement regarde cela, même si c'est une décision des collectivités, des communes. Il est important que cette augmentation soit arrêtée et retirée". Reçu lui aussi par M. Ayrault, le patron de l'Union des professions artisanales (UPA), Jean Lardin, a également tiré la sonnette d'alarme : "Nous recevons ça comme une insulte et une provocation. Demander à une entreprise qui payait 800 euros en 2011 de payer cette année quatre fois plus, il n'y a rien qui puisse le justifier", a-t-il dénoncé, visant les intercommunalités qui ont, semble-t-il, décidé de ces hausses "au petit bonheur la chance". Laurence Parisot, la patronne du Medef, y est également allée de son petit mot jugeant "effarantes" ces hausses de la fiscalité locale.
Dans le secteur de l'optique, le Synope s'est également emparé de la question en invitant les opticiens à "agir localement auprès de leur maire pour obtenir une réduction de cette cotisation minimale". Il est en effet possible d'obtenir un dégrèvement transitoire sous certaines conditions que le Syndicat des Opticiens sous Enseignes détaille sur son site.