Prix, marges... le Synope dénonce les idées fausses

Données comparatives à l'appui, le Syndicat des Opticiens Entrepreneurs continue sa bataille des chiffres. Et entend démontrer que les lunettes ne sont pas plus chères en France qu’ailleurs en Europe.

Est-il vrai, comme beaucoup l'affirment ici et là, que les lunettes correctrices vendues en France sont les plus chères d'Europe ? Faux, répond le Synope*, qui s'est penché sur les tarifs pratiqués chez nos voisins. "A produit comparable, les prix hors taxes sont identiques voire moins élevés que ceux constatés ailleurs en Europe", commence par indiquer le Synope. Et de détailler : "A titre d’exemple, le prix moyen hors taxes des montures est de 95 € en France, 102 € en Allemagne et 91 € en Italie. Concernant le prix des verres, le prix d’un équipement Essilor Varilux Confort NE Orma Crizal Alize Plus est facturé 201 € ht en France, 253 € ht en Allemagne et 196 € ht en Italie ; un verre Zeiss Clarlet 1.5 GT2 3D Lotutec est facturé 206 € ht en France, 300 € ht en Allemagne et 251 € ht en Italie".

Autre terrain sur lequel le Synope veut clarifier les choses : celui des marges. "La marge nette moyenne des opticiens se situe entre 5 et 8 % du fait d’une concurrence accrue et de prix maîtrisés sur les équipements distribués. Par conséquent et contrairement aux idées reçues, les prix de l’optique augmentent moins vite que l’inflation et ce depuis 10 ans ! Il est donc faux d’affirmer que les prix optique ont largement augmenté", assure le Synope, qui estime que les hausses de tarifs pratiqués par les opticiens français sont au contraire plus que "maîtrisées". La direction du syndicat rappelle au passage que la France possède le plus fort taux de TVA d'Europe : "Les taux de TVA sont généralement inférieurs dans les autres pays Européens (par exemple les verres correcteurs ne sont taxés qu’à 8 % en Italie)".  

Autre point sur lequel le Synope souhaite attirer l'attention : l'accès aux équipements pour les populations les moins à l'aise financièrement. Là, l'organisation insiste sur le fait que les premiers prix sont légion : "Il y des lunettes à partir de 29 € dans nos réseaux, il y a donc des produits pour toutes les bourses et ce quel que soit le montant du remboursement.  Par ailleurs, si le taux de renoncement global à des soins médicaux est de 15 %, seuls 4 % des patients indiquent avoir renoncé à des soins optiques, preuve de l’accessibilité de ces derniers", argumente le syndicat.

Enfin, le Synope tient à faire le point sur le niveau de dépenses optiques des consommateurs français. Comment expliquer qu'il soit plus élevé qu'ailleurs ? Le syndicat avance un constat concernant la nature des produits vendus : "Les patients français accèdent plus facilement à des lunettes à forte valeur ajoutée que chez nos voisins, les Français présentant un taux d’équipement en verres progressifs supérieurs à la plupart des autres pays. La dépense moyenne des Français est tout naturellement supérieure par rapport aux autres Européens en raison de leur accès facilité à ces produits de haute technologie. Si la dépense moyenne est supérieure, ce n’est pas parce que les prix sont plus élevés mais simplement parce que les Français font le choix d’un équipement à plus forte valeur ajoutée !".

* Le Synope regroupe les enseignes Acuitis, Krys, Les Opticiens Conseils, Lissac, Lun's, Optic 2000, Optissimo, Vision plus et Visual.

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