En colère, les opticiens italiens font grève
De l'autre côté de la frontière italienne, un mouvement né sur Facebook est à l'origine d'une grève qui aurait mobilisé environ 1000 opticiens. Leur revendication : réviser les règles actuelles de distribution des produits optiques.
"Pour sortir du silence et de l'immobilisme", ils auraient d'abord voulu s'appeler les opticiens "outragés". Mais ils ont finalement choisi de surfer la vague de l'indignation : le mouvement italien dit des "opticiens indignés" a été à l'origine d'une grève samedi dernier, le 26 octobre. De fait, chez nos voisins transalpins, l'exaspération est à son comble. Nombre d'opticiens disent en avoir "assez". Mécontents des évolutions successives qui touchent leur profession, plusieurs milliers d'entre eux se sont regroupés sur Facebook au sein du Movimento Ottici Indignati (MOI), en français le Mouvement des Opticiens Indignés. Depuis des années, ils ont passivement observés "la déréglementation progressive" de la distribution des produits optiques, expliquent de concert Franco Saffioti et Roberto Bertetti, les deux fondateurs du mouvement, à nos confrères italiens. En effet, depuis 2007, les opticiens italiens se plaignent "d'une libéralisation grandissante" concernant la distribution des équipements visuels : vente en ligne de lunettes et lentilles sans obligation de présenter une ordonnance, vente de lunettes prémontées dans les kiosques à journaux, les supermarchés ou encore les stations-services, achat libre de produits d'entretien des lentilles... "Pour tous les équipements optiques, nous demandons une révision des conditions de délivrance", déclarent Franco Saffioti et Roberto Bertetti qui assurent que près d'un millier de magasins, à travers toute l'Italie, ont baissé rideau samedi dernier en signe de protestation. Soit environ 10 % des points de vente du pays.
Pour justifier aux yeux de leurs clients "la gêne occasionnée" par cette journée, les opticiens grévistes avaient placardé une affichette explicative (photo). "Nous n'acceptons plus la vente sauvage et hors de contrôle des moyens de correction et de protection des yeux en vigueur aujourd'hui, n'importe où et par n'importe qui", argumente encore le duo à l'origine des Opticiens Indignés. Et de souligner que c'est avant tout pour défendre "le droit à la santé visuelle de tous les citoyens italiens" qu'ils ont initié cette opération. Si les animateurs de ce mouvement assurent avoir pris des contacts avec le syndicat italien Federottica quelques jours avant la grève, celui-ci n'a apparemment pas soutenu officiellement cette action.
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