Disparition programmée de l’Agence nationale du DPC : flou et inquiétude en vue
C’est donc acté : l’Agence nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) est en fin de vie. Sa suppression annoncée pour le début 2026 suscite des questions et des inquiétudes chez certains professionnels de santé.
Elle était déjà en sursis et c’est désormais officiel : l’ANDPC sera bientôt supprimée. Sur la sellette depuis la publication d’un rapport de l’IGAS au printemps dernier, l’entité va s’effacer au profit d’autres opérateurs de l’État, sans qu’on sache exactement, à ce stade, comment ses missions seront transférées. On évoque un scénario de délégation à la Haute Autorité de Santé ou à France Compétences (une instance publique chargée de la régulation et du financement de la formation professionnelle et de l’apprentissage, et qui dépend du ministère du Travail). Les arbitrages sont encore à déterminer.
C’est la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) qui a tranché et pris la décision de tourner la page de l'ANDPC. Une décision contestée en interne : le comité social d’administration de l'agence déplore ainsi « un démantèlement précipité sans stratégie, sans anticipation et sans considération pour celles et ceux qui font vivre le dispositif du DPC ». Rappelons que 80 agents travaillent actuellement au sein de cette structure pilotée par Michèle Lenoir-Salfati. Le départ de cette dernière est apparemment programmé pour la mi-janvier, date à laquelle sera alors nommé un administrateur provisoire.
Au sein de la filière visuelle, à notre connaissance, seul le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) s’est pour le moment ému de cette fermeture annoncée de l’ANDPC. « Pour les orthoptistes, cette annonce soulève des interrogations majeures. Le DPC constitue aujourd’hui un levier essentiel pour maintenir un haut niveau de compétences, indispensable à la qualité des soins visuels, dépistage, rééducation, basse vision, télémédecine, petite enfance ou encore prise en charge des pathologies chroniques », déclarait hier Mélanie Ordines, la présidente du syndicat, dans un communiqué.
Elle s’inquiète de la période de transition qui va nécessairement, selon elle, générer de la confusion : « La disparition précipitée de l’ANDPC risque d’entraîner des ruptures d’accès à la formation, au détriment des professionnels et des patients. Le SNAO demande des garanties immédiates sur la manière dont seront financées les actions de formation en 2026. Sans cadre clair, de nombreux orthoptistes pourraient se retrouver dans l’impossibilité de poursuivre leur développement professionnel, alors même que la filière visuelle fait face à des besoins croissants. (…) Toute alternative improvisée créerait immanquablement des retards, une désorganisation et une perte de visibilité pour l’ensemble de la profession. La transition doit être construite avec les professions, pas sans elles », insiste la porte-voix du SNAO qui plaide là pour une concertation entre le ministère de la Santé et les instances représentatives. Bref, c’est un dossier à suivre sur lequel les syndicats d’opticiens ne manqueront pas, c’est certain, de prendre rapidement position. Pour l'heure, en tout cas, obligation reste faîte à tous les professionnels de santé, dont les opticiens, de finaliser leur démarche DPC avant la fin de l'année.
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