Loi 100 % Santé : "une usine à gaz"...
Il semblerait que l’acronyme VUCA — pour Volatility, Uncertainly, Complexity et Ambiguity —, retrouve les faveurs des prospectivistes, tant notre monde s’enlise dans la multiplication et l’accélération des crises à la fois globales et locales.
Il semblerait que l’acronyme VUCA — pour Volatility, Uncertainly, Complexity et Ambiguity —, retrouve les faveurs des prospectivistes, tant notre monde s’enlise dans la multiplication et l’accélération des crises à la fois globales et locales.Et il ne faut pas se faire d’illusion, les facteurs de désordre et de contestation vont se multiplier et les principes d’ordre et de paix se réduire comme une peau de chagrin. Les décennies qui arrivent, s’annoncent chaotiques, contestataires, violentes. A l’incertitude géopolitique, sociale et économique, le politique répond par toujours plus d’encadrement et toujours plus de réglementation pour rassurer les populations et les flatter dans le sens du bulletin de vote. Lors d’une conférence Better Regulation, à Genève, les participants présents ont démontré que la multiplication des lois n’augmente pas la sécurité, au contraire. L’augmentation de la pression réglementaire ajoute au stress ambiant et en remet une couche sur la défiance généralisée contre les institutions. Les effets négatifs d’un excès de réglementation imposé par le haut sont nombreux : en premier lieu, les coûts et l’efficacité minimisés par le législateur, et en second lieu, le rejet désormais systématique. A cet égard, la France est une caricature d’un Etat omnipotent qui légifère à tour de bras à la moindre émotion médiatique et qui prône un réformisme, nécessaire, mais sans concertation avec les personnes concernées en les engageant vers une plus grande responsabilité individuelle.
La fameuse loi 100 % Santé qui devait participer à une avancée sociale, est ainsi devenue une usine à gaz, rejetée par les professionnels à qui le gouvernement a tordu le bras, et incomprise par les consommateurs qui, défiants, ne savent plus à quel prix réel ils doivent payer leur équipement optique. La profession optique qui n’est pas fédérée et ne parle pas d’une seule voix, a sa part de responsabilité, avec des actions de contestation inefficaces et perçues comme la défense d’un corporatisme, plutôt qu’une volonté de porter une parole crédible et audible à des législateurs électoralistes et à des consommateurs soupçonneux. « La solution passe par un effort pédagogique, l’acceptation des risques par le citoyen et, de la part du gouvernement, de mesures qui se basent sur des études scientifiques et l’absence de conflits d’intérêts », remarque Cécile Philippe, directrice générale de l’Institut Molinari, lors de la conférence Better Regulation. Entre la pédagogie ou le chaos, le gouvernement semble avoir fait son choix avec une inflation législative qui ébranle des secteurs économiques entiers, sans apporter un mieux-être aux citoyens-consommateurs. Face à cette situation, les professionnels de l’optique n’ont pas d’autre choix que de reprendre la main et de leur apporter une nécessaire clarté.
Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter