Jusqu'au 19 octobre, les opticiens ont eu l'occasion de faire ce pour quoi ils sont faits : s'occuper des problèmes de vue de leurs clients.

Les Journées de la Vision, intiées par l'Asnav, sont en effet un bon moyen de sortir du débat stérile dans lequel ils pataugent depuis des semaines, avec ici et là des cris d'indignation syndicaux, des agressions médiatiques et des effets de manches politico-institutionnels qui embrouillent plus qu'ils n'éclairent.
Lors du dernier Silmo et à la demande des organisateurs, j'ai donné une conférence aux 1.600 étudiants présents sur le thème « être opticien demain ». En effet, ces futurs professionnels doivent rapidement comprendre que l'optique est encore un métier d'avenir en France, à condition de changer de point de vue sur la relation client que leurs ainés, enfants gâtés d'un système aujourd'hui contesté, ont tendu jusqu'à la rupture.
Il est clair que demain, ce ne sera pas l'ouverture et l'empilement tout azimut de points de vente dans des zones de chalandise attractives qui devront être privilégiés, mais le développement d'un commerce de « proxilité » : un mot-valise et une tendance forte du commerce de demain associant la « proximité » et la « facilité ». Etre proche des clients, être un accompagnateur de la vue au quotidien invitent à ne pas se laisser gagner par le miroir aux alouettes de la course aux parts de marché des enseignes. Et encore moins à ne pas céder aux sirènes des complémentaires santé qui veulent imposer à leurs assurés des opticiens embrigadés, choisis non pour leur compétence mais pour leur capacité à réduire le rapport prix/prestation au plus bas.
Etre l'incarnation d'un vrai commerce et de services rémunérés comme il se doit, oblige les opticiens à revoir le modèle existant trop linéaire, trop uniforme. Les magasins d'optique se ressemblent tous, avec les mêmes muraux, les mêmes marques, les mêmes propositions commerciales... A la « proxilité », les futurs opticiens devront ajouter la diversité de l'offre et une capacité à séduire et à convaincre des porteurs qui n'ont aucune envie de chausser des lunettes de sécu...