La seconde main louche sur l’optique
Le marché de la seconde main connaît une croissance exponentielle.
Le marché de la seconde main connaît une croissance exponentielle. On connaît le phénomène dans l’automobile où le marché de l’occasion existe depuis longtemps, avec une accélération depuis 2020 où les Européens ont acheté trois fois plus de voitures d'occasion que de voitures neuves… Selon une étude réalisée par Xerfi Precepta, le marché de la seconde main en France, tous types de produits confondus, a dépassé les 7 milliards d'euros de ventes. En Europe, ce chiffre atteint les 86 milliards d'euros. À titre d'exemple, sept personnes sur dix achètent des vêtements d'occasion et une personne sur cinq a déjà revendu son téléphone portable. La croissance de la seconde main va se maintenir, soutenue par les motivations écologiques, une sensibilité aux prix bas renforcée par l’inflation, une évolution des offres commerciales et par les jeunes générations attirées par l’économie circulaire.
Le secteur de l’optique ne profite pas encore du rythme de croissance de ce marché en plein renouveau, mais la demande des consommateurs va stimuler le développement d’offres en ligne et en magasins. Des « opticiens antiquaires » fleurissent ici et là, ils vendent des lunettes des années 50 à 2000, comme Histoire d’y Voir, Arteo, Dingue de lunettes, ou encore L’Optique Durable ouvert en 2012 par David Benhaïm, un opticien passionné de lunettes anciennes… Tous ces professionnels de l’optique surfent sur la tendance vintage et dans le même temps s’inscrivent dans une sorte d’avant-garde responsable où l’économie circulaire s’impose de fait. Des nouveaux entrants au profil de start-ups et à visée planétaire, cherchent à organiser le marché avec des offres de lunettes de seconde main reconditionnées, c’est-à-dire remises à neuf. À l’image de Seecly, Oculus Reparo, Les Lunettes de Zac ou encore Szade, un site français présent dans une vingtaine de pays qui s’est spécialisé dans les lunettes de soleil recyclées. Les marketplaces C to C qui mettent en relation particuliers et acheteurs sans intermédiaire comme Depop, Vinted, Vestiaire Collective, ThredUP ou encore The RealReal, etc., sont aussi des concurrents actifs sur le segment des solaires d’occasion. Il faut s’attendre à la montée en puissance rapide de ces différents acteurs qui vont faire croître le marché des lunettes de seconde main et chercher à le préempter. Afin de ne pas être hors-jeu, les enseignes optiques auraient intérêt à surfer sur la vague et à intégrer ce modèle de consommation durable et ludique qui séduit des clients en quête de sens et… de bonnes affaires !
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