L’optique-lunetterie, un marché à 300 milliards en 2030 ?
Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) a livré en septembre dernier son décryptage de L’économie mondiale 2023 (Éditions La Découverte, collection Repères).
Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) a livré en septembre dernier son décryptage de L’économie mondiale 2023 (Éditions La Découverte, collection Repères). Les crises s’enchaînent depuis 2019, dont la plus grave, la guerre en Ukraine, qui entraîne des pressions sur les prix des matières premières, crée des dysfonctionnements dans les chaînes de valeur mondiales, génère une inflation durable et une instabilité monétaire, alimente un endettement sans précédent des États. « Le risque d'une récession mondiale en 2023 s'accroît sur fond de hausse simultanée des taux d'intérêt », alerte la Banque Mondiale. Le pire n’étant jamais sûr, une réflexion prospective doit encourager l’action pour contenir les crises et conjurer les prophéties autoréalisatrices.
Le secteur de l’optique-lunetterie connaît des croissances régulières depuis plusieurs années. S’il pèse un peu moins de 155 milliards de dollars cette année, selon BusinessWire, il est estimé à 161 milliards de dollars en 2023, continuant son augmentation de 3 à 4 % chaque année pour atteindre les 200 milliards de dollars en 2027. D’autres prévisionnistes prédisent même que la taille du marché mondial de l’optique pourrait s’élever à 300 milliards de dollars en 2030. Délire improbable de prévisionnistes enjoués ou optimisme calculé d’analystes pertinents ?
L’optique-lunetterie n’est pas imperméable aux crises, mais le secteur dispose de réserves de croissance organique. Première réserve, le vieillissement de la population. À l'échelle mondiale, les plus de 65 ans qui constituent actuellement 9,1 % de la population, seront 11,7 % en 2030. En tête de ce vieillissement, l’Europe dont 25,5 % de sa population aura plus de 65 ans, contre 19 % en 2017. Seconde réserve, le développement à bas bruit, mais galopant, de l’épidémie de myopie qui touche 30 % de la population mondiale et 40 % en 2030 dont 10 % de formes pathologiques graves. Troisième réserve, la démographie : nous sommes plus de 7,6 milliards d’humains aujourd’hui, 8,6 milliards en 2030. Si des zones géographiques sont en décroissance démographique comme l’Union européenne, la Russie, la Chine ; d’autres sont en croissance comme l’Afrique subsaharienne avec le Nigeria, la Tanzanie ou encore l’Éthiopie… ; l’Asie du Sud avec l’Inde, le Pakistan, le Vietnam, etc.
Ces pays et quelques autres, sont portés par une dynamique positive : une montée de la classe moyenne dont le revenu se situe entre 67 et 200 % du revenu médian d’un pays. Elle représente 3,2 milliards d’individus dans le monde aujourd’hui et 5,3 milliards en 2030. « La tendance au niveau mondial est incontestablement à une ‘moyennisation’ des pays émergents et une relative ‘démoyennisation’ des pays riches », constate l'Institut Montaigne. L’industrie de l’optique-lunetterie possède donc tous les leviers pour atteindre les 300 milliards de dollars de ventes mondiales. Malgré les crises. On ne réfléchit pas sur l’avenir pour le prédire, mais pour le façonner : rendez-vous en 2030…
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