L’intelligence artificielle au secours de l’optique ?
Dans les années 1990, Deep Blue d’IBM bat aux échecs le champion russe Garry Kasparov. En mars 2016, le programme informatique AlphaGo développé par Google DeepMind bat au jeu de go le champion coréen Lee Sedol… L’intelligence artificielle (IA) progresse à la vitesse grand V. La notion de « machine learning » permet aux machines d’apprendre grâce à la data, avec l’idée qu’elles deviennent douées de facultés cognitives et d’apprentissage, les laissant entrer sur le terrain de l’être humain et venir en concurrencer les compétences.
Dans les années 1990, Deep Blue d’IBM bat aux échecs le champion russe Garry Kasparov. En mars 2016, le programme informatique AlphaGo développé par Google DeepMind bat au jeu de go le champion coréen Lee Sedol… L’intelligence artificielle (IA) progresse à la vitesse grand V. La notion de « machine learning » permet aux machines d’apprendre grâce à la data, avec l’idée qu’elles deviennent douées de facultés cognitives et d’apprentissage, les laissant entrer sur le terrain de l’être humain et venir en concurrencer les compétences.
Dans le domaine de la santé, l’IA ouvre la voie à des objets médicaux intelligents facilitant le diagnostic, entre autres choses, car si les professionnels de santé sont capables de stocker beaucoup d’informations dans leur mémoire, leur pratique quotidienne demande une formation continue pour répondre aux évolutions des pathologies et aux exigences des patients. Une problématique bien réelle qui n’en est pas une avec le concept de « machine learning ».
Face à la pénurie d’ophtalmologistes, la filière de santé optique française (avec l’appui de parlementaires) dégaine l’optométrie, une spécialité non reconnue dans l’Hexagone alors qu’elle l’est dans d’autres pays. Le ministère de la Santé semble ne pas y être hostile, rappelant toutefois qu’il existe déjà des orthoptistes qui évaluent les capacités visuelles, effectuent des examens d’explorations comme le fond d’œil, une mesure de la tension oculaire, une analyse du champ visuel, une adaptation des lentilles de contact, etc. Alors, quel intérêt à faire intervenir des optométristes qui assurent les mêmes services à quelques nuances près dans une filière qui n’est pas la plus rassemblée, ni la plus transparente ? Des optométristes qui ne manqueront pas de former un corporatisme dont la France a le secret : repliement et revendications avec exigences financières, règlement restrictif et autre numerus clausus…
Avant de s’engager, le politique devrait, une fois n’est pas coutume, être plus visionnaire et prendre en compte les promesses immenses de l’IA qui va redistribuer les compétences médicales. La santé visuelle du futur pourrait être scindée en deux branches professionnelles : l’ophtalmologie, spécialité médico-chirurgicale dans le traitement des pathologies graves de l’œil ; et « l’optimétrie », une spécialité médico-commerciale réinventée qui réunirait les compétences de l’opticien-lunetier et de l’orthoptriste/optométriste dans le dépistage des pathologies de la vision et la délivrance d’équipements. Soutenues par l’IA, qui permet d’automatiser un certain nombre de processus et de faciliter les diagnostics, ces deux professions, adaptées aux nouvelles technologies, retrouveraient leur légitimité pleine et entière en rationalisant les coûts. Et surtout, le patient, de plus en plus acteur de sa santé, serait mieux considéré et n’aurait pas à subir un parcours de soin ankylosé par des corporatismes.
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