Dans un environnement économique toujours aussi dur et toujours aussi tendu, des entreprises cherchent à attaquer leur marché avec l'agressivité qui convient pour se faire une place sous des nuages bas, très bas.

Dans Les Echos du 5 juillet dernier, Xavier Niels, le patron de Free, a déclaré que les prix de la téléphonie mobile « restent trop chers et vont continuer à baisser ». Habituelle provocation médiatique ou annonce d’une nouvelle offensive ? Voire. En attendant, les autres opérateurs ébranlés peuvent continuer à trembler.
Jean-Ludovic Silicani, le Président de l'Acerp, l'autorité de régulation des télécoms, constate une baisse du marché de 12,3% sur les trois premiers mois de l'année par rapport au premier trimestre de 2012, une érosion loin d'être achevée qui lamine les marges. Face à cette destruction de valeurs, le régulateur en a profité pour critiquer l'attitude « pessimiste et décliniste » des opérateurs : « Le secteur est aujourd’hui dans une position très et trop défensive, en présentant souvent comme inexorable la transformation des activités télécoms en un simple service d’utilité collective. » En clair, le secteur se borne à lutter en baissant les prix, mais sans se remettre en cause et encore moins jouer la carte de l'innovation pour créer de la valeur, défendre ses marges et préserver les emplois.
Dans une moindre mesure et par un saisissant effet de miroir, ce constat pourrait s'appliquer au secteur de l'optique français qui vit l'agression de flibustiers du e-commerce, les assauts des mutuelles dans le rôle du régulateur non sollicité et la charge d’une presse grand public complaisante toujours encline à vouloir prendre le parti de la veuve et de l'orphelin pour faire pleurer dans les chaumières. Les ventes du secteur ne connaissent pas encore de baisses brutales, mais les signaux sont à l’orange : tous les acteurs de l’optique-lunetterie ont intérêt à se poser les bonnes questions pour induire les meilleures réponses face à un système jugé « sclérosé » qui doit se réinventer, mettre fin à ses mauvaises pratiques, ses petits arrangements entre amis.
Et le lobbying engagé/enragé ne suffira pas à préserver des positions conservatrices face à des flibustiers qui ont décidé d'en découdre pour faire bouger les lignes. A l'image, il y a quelques années, d'un certain Alain Afflelou qui a bousculé une distribution en optique passablement figée, avec un marketing agressif que beaucoup ont critiqué… puis suivi !

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