Alors que le gouvernement tente de convaincre les milieux économiques qu’il vire sa cuti, les sénateurs et députés en désœuvrement existentialiste continuent de  promulguer des lois et des décrets souvent contre productifs et loin de la liberté d’entreprendre et de la simplification attendues. Ainsi le secteur de l’optique-lunetterie dans le collimateur est prié de s’ouvrir à la concurrence (sic !) et de rendre un milliard d’euros (resic !) aux consommateurs…

On constatera que dans notre beau pays, les politiciens ne sont jamais en peine de contradictions : une poignée de taxis réactionnaires parvient toujours à préserver ses iniques privilèges en empêchant toute concurrence. Il est vrai que les opticiens ont davantage de dignité et ne descendent pas dans la rue pour casser des vitrines et bloquer le pays…
Puisqu’il faut se plier à l’irréalisme politique, ne vaut-il pas mieux regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ? Cette nouvelle contrainte imposée devrait inspirer un effet d’aubaine en incitant tous les professionnels du secteur à voir, non pas disparaître un milliard d’euros, mais à préserver/gagner un milliard d’euros en augmentant le panier moyen !
Plutôt que le repli, les opticiens n’ont-ils pas d’autre choix que de s’engager dans une véritable offensive commerciale en démontrant plus que jamais leur professionnalisme, leur utilité ? Ils doivent impérativement devenir « omnicanal » (magasins physiques et e-commerce) pour vendre plus et ne pas se laisser déborder par des pure players. Une récente étude Ebay inc./Deloitte montre qu’un développement « omnical » est un réel levier de croissance qui permet de prendre des parts de marché en augmentant les ventes avec des clients qui achètent autant en ligne qu’hors ligne. Les opticiens sont invités à renforcer le contact physique et virtuel avec leurs clients en apportant/vendant des services et des produits complémentaires, source de chiffres d’affaire additionnels et de bénéfices.
Toute la filière (si elle décide de parler d’une seule voix pour être mieux audible…) doit davantage investir en nouvelles compétences, en marketing, en communication, en merchandising, en observation prospective pour faire entrer ses différents métiers dans le XXIème siècle. Et ne pas se rencogner dans le passé comme les taxis aujourd’hui qui, quoi qu’il arrive, sont des morts en sursis : la pseudo digue politique qui les protège encore, ne résistera pas longtemps à des alternatives de transport mieux adaptées ni à des usagers qui les détestent. A la différence des opticiens appréciés de leurs clients.
Le secteur de l’optique-lunetterie ne doit pas regarder dans le rétroviseur et ralentir, mais regarder droit devant en appuyant sur l’accélérateur de sa refondation. Créer, produire, vendre des lunettes exige des savoir-faire et de compétences autrement plus générateurs de valeur ajoutée que l’octroi d’un permis de conduire : il faut le faire savoir plus intensément auprès des porteurs actuels et futurs.  

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