Avant leur entrée en primaire, les enfants doivent passer un bilan de santé obligatoire pour dépister au plus tôt des pathologies, notamment visuelles, susceptibles d'entraver leur apprentissage scolaire. Un bilan qui se révèle inquiétant dans certaines académies.

C'est en effet sur ces données, issues de l'examen de plus de 23 500 enfants, que s'appuie un récent Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire pour attirer l'attention sur les disparités, parfois criantes, qui existent en matière de vision d'une académie à l'autre. Au sortir de la maternelle, et à l'échelle nationale, près de 24 % des enfants de 5 à 6 ans présenteraient ainsi un problème de vue, or à peine plus de 14 % seraient correctement équipés, nous apprend ce Bulletin publié par l'Institut de Veille Sanitaire (INVS). Si on entre dans le détail des chiffres, certaines académies affichent des disparités encore plus marquées. C'est le cas, par exemple, de l'académie de Reims : plus de 30 % des 5-6 ans ont un problème de vision et moins de 13 % seulement portent des lunettes. Autre académie, celle de Clermont-Ferrand, mais constat presque aussi alarmant : 17 % des bambins sont équipés alors que 29 % devraient l'être. Le différentiel affiché par l'académie de Strasbourg n'est pas plus rassurant : 16 % des enfants équipés quand plus de 28 % d'entre eux sont atteints d'un problème de vision.

De façon générale, on notera que ce sont surtout les académies de l'Ouest de la France qui montrent les taux de sous-équipement les plus bas. Celle de Rennes est la meilleure élève : sur 23 % d'enfants ayant besoin de lunettes, 18, 4% sont équipés.  Pour autant pas de triomphalisme puisqu'on sait, d'après plusieurs études menées auprès d’enfants de la maternelle au CE1, le lien avéré qui existe entre un défaut de vision non corrigé et un risque de difficulté d’apprentissage de la lecture, donc de retard scolaire.