L’Association des Optométristes de France prend position sur le sujet, qui fait de plus en plus débat au sein de la profession, de l’utilisation croissante des télécabines dans le cadre de la pratique de la télémédecine en ophtalmologie.

La téléconsultation en magasins est depuis des mois un sujet de crispation pour les ophtalmologistes et les orthoptistes qui font bloc contre son développement dans un cadre commercial. L’Association des Optométristes de France (AOF) prend à son tour position contre, mais avec des arguments différents. « Bien que l’utilisation de ces télécabines ait pour objectif d’améliorer l’accès aux soins en ophtalmologie, l’AOF considère que ce système est une perte de temps médical au regard du nombre d’acteurs nécessaires au fonctionnement de ces outils », fait valoir Yannick Dyant (photo), le président du syndicat, qui estime que ce type de dispositif alourdit l’activité des professionnels de la santé visuelle, quels qu'ils soient. « Alors que la population française souffre toujours de difficultés d’accès aux soins visuels, une telle débauche de ressources parait irresponsable », considère, assez sévèrement, le représentant des optométristes.

Et l’intéressé d’avancer d’autres arguments qui, cette fois, rejoignent en partie ceux de ses homologues ophtalmo et orthoptiste : « Il convient également de noter que cette pratique ne tient pas compte des compétences et connaissances de l’opticien, ce qui nous amène à nous interroger sur les véritables intentions des plateformes promouvant ces solutions », déclare encore M. Dyant qui questionne par ailleurs l’aspect règlementaire de la chose : « Cette pratique pourrait ne pas être conforme au cadre légal en vigueur, étant donné que celui-ci n’est pas consolidé et est susceptible d’évoluer à tout moment. Cela pourrait avoir des conséquences financières importantes pour les opticiens ayant investi dans ces télécabines en cas d’interdiction », prévient le président de l’AOF. Plutôt que de voir se développer la téléconsultation, l’association professionnelle préfèrerait une meilleure reconnaissance, de la part des pouvoirs publics, des compétences de l’opticien/optométriste pour un rôle renforcé, à l’avenir, au sein de la filière visuelle. Et ce afin de faciliter et fluidifier l’accès aux soins, notamment dans les déserts médicaux. 

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