Réseaux de soins : le projet de loi "menace" toute la filière

De l'avis du Groupe All, si le projet de loi sur les réseaux de soins était adopté, il "coûterait cher à une filière et des PME françaises jusqu'ici relativement préservées par la crise".

Le projet législatif visant à légaliser les réseaux de soins et les remboursements différenciés ? Curieusement, aucun de ses promoteurs n'en parle plus : ni le gouvernement, ni ses rédacteurs (les socialistes notamment), ni non plus les mutuelles. Mais ce n'est pas parce que l'attentisme muet prévaut du côté des partisans de la loi que ses opposants, eux, gardent le silence. La centrale d'opticiens indépendants All reprend ainsi la parole sur le sujet pour faire part de ses "inquiétudes". À travers un long communiqué à et quelques jours d'un débat parlementaire sur la place des PME dans l'économie, elle tient à rappeler la "menace" que fait peser à ses yeux ce projet de loi sur l'ensemble du secteur. Pour l'heure en attente d'être examiné par les sénateurs, ce projet législatif pourrait, s'il était finalement adopté, "profondément mettre à mal la profession et l'ensemble du tissu économique qui en dépend", affirme-t-elle. Selon le Groupe All, les opticiens seraient évidemment les premiers impactés : "En réformant le code de la mutualité pour autoriser les mutuelles à pratiquer des remboursements différenciés, ce projet législatif autoriserait ces plateformes de santé à imposer aux opticiens des critères tarifaires stricts et à promettre aux assurés des baisses de tarifs en optique de l’ordre de 30 à 40 %", argumente la direction de la centrale avant de poursuivre : "Or, pour respecter ces nouveaux tarifs forcés, sachant que les opticiens réalisent en moyenne un E.B.E. de 23,4%, ils seraient contraints de descendre en gamme ce qui les conduirait inévitablement à importer leurs produits depuis des filières low cost étrangères, au détriment de la filière française". Car pour le Groupe All il ne fait pas de doute que si les opticiens trinquent, pour parler trivialement, c'est tout le secteur qui, par ricochet, sera touché.  Equipementiers, verriers, lunetiers hexagonaux.., personne n'est à l'abri, avertit le Groupe All : "L’avenir de ces PME innovantes est étroitement lié à la préservation du dynamisme des opticiens".