Déjà plusieurs fois ministre dans un passé récent, quoique méconnue du grand public, Geneviève Darrieussecq a hérité du portefeuille de la Santé et de l’accès aux soins, nouvelle appellation officielle de son ministère. C’est la sixième ministre en deux ans à officier à ce poste…

Sous les présidences Macron, les ministres de la Santé auront décidément été nombreux, surtout ces dernières années. Après un premier mandat stable avec Agnès Buzin puis Olivier Véran dans la fonction, le second mandat est autrement plus agité : pas moins de six personnes ont défilé avenue de Ségur en l’espace de deux ans, rendant difficile, par ricochet, la mise en place d’une politique de santé globale cohérente. Succédant à Frédéric Valletoux, désormais ex-ministre délégué en charge de la Santé et de la Prévention sous la tutelle de Catherine Vautrin, Geneviève Darrieussecq, 68 ans, est une femme politique expérimentée. La passation entre les nouvelles équipes s’est déroulée hier matin, lundi 23 septembre. Ancienne maire de Mont-de-Marsan, députée des Landes, cette élue Modem médecin allergologue de profession a présidé la Fédération hospitalière de France (FHP) pour la région Aquitaine puis Nouvelle-Aquitaine.

Peu connue du grand public, cette proche de François Bayrou a pourtant de l’expérience en tant que ministre. Et pour cause : jusqu’en juillet 2023, elle a été successivement en poste au sein des gouvernements d’Edouard Philippe (comme secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées), de Jean Castex (en tant que ministre déléguée responsable de la Mémoire et des Anciens Combattants) puis d’Elisabeth Borne (à ce moment-là en charge, comme ministre déléguée, des Personnes handicapées). Le fait qu’elle ait assez peu "imprimé" médiatiquement, comme on dit aujourd'hui, laisse les observateurs songeurs quant à sa capacité d’incarnation des gros dossiers qui l'attendent sur son bureau. Car de fait, il faudra que l’impétrante incarne et porte très vite une vision de la santé, à quelques semaines de l’examen, qui promet d’être houleux, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025…

On notera que dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Geneviève Darrieussecq est une ministre "de plein exercice" (contrairement à son prédécesseur immédiat Frédéric Valletoux qui n’était "que" ministre délégué) et que l’appellation de son ministère comporte désormais aussi l’accès aux soins. Cette mention laisse logiquement supposer que la problématique de la désertification médicale sera l’un de ses chantiers prioritaires. À ce titre, le secteur de l’optique - à travers la question de la règlementation de la télésanté et celle des délais d’attente en ophtalmologie - devrait ou pourrait (rapidement ?) entrer dans le champ de ses préoccupations…

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