L'optique, "un marché abandonné à lui-même" ?

Il y a quelques jours, sur BFM Business, un débat sur le thème du marché de l'optique a réuni Didier Papaz, PDG d'Optic 2000, Jean-Paul Benoît, président de la Fédération des mutuelles de France et Emmanuel Gréau, co-fondateur de Direct Optic.fr.

Le 25 septembre s'est tenu sur BFM Business un débat sur fond de publication, par la Cour des comptes, d'un rapport évoquant notamment la situation du marché de l'optique qualifié d'"opaque" et pratiquant des tarifs "trop élevés". Premier intervenant à prendre la parole dans ce débat, Jean-Paul Benoît, à la tête de la Fédération des mutuelles de France, appelle de ses voeux "une régulation plus forte" du marché de l'optique qu'il estime actuellement "abandonné à lui-même". S'il constate que les Ocam et les opticiens sont souvent mis en cause dans les médias, il estime que l'État, à travers le désengagement de la Sécurité sociale, est en partie responsable de cette situation. "Depuis des années, la Sécurité sociale a renoncé à son pouvoir de régulation. En même temps que la Sécu se désengageait (de la prise en charge des soins optiques_ndlr), le marché a été complètement abandonné à lui-même. Or, dans le domaine de la santé, on sait que le marché ne régule pas efficacement. L'exemple typique ce sont les États-Unis. Moins on a de régulation, plus on a des systèmes coûteux, inégalitaires et inefficaces", a-t-il argumenté. 

De son côté, le PDG d'Optic 2000, Didier Papaz, a d'emblée tenu à faire le point sur certaines données qui peuvent circuler en haut lieu. Il conteste ainsi les chiffres avancés par la ministre de la Santé Marisol Touraine sur la prétendue cherté des équipements vendus en France, chiffres qui sont, selon lui, "complètement faux". Prenant l'exemple des verres, il a indiqué que le prix de vente, à produits comparables, est "de 10 à 20 %" plus important en Europe du Nord qu'en France. Au passage il a d'ailleurs souligné que les marges des opticiens Optic 2000 n'avaient rien "d'aberrant" : "La marge nette de nos opticiens se monte à 7 %", a-t-il ainsi précisé.

Sur le thème de l'optique sur Internet, Emmanuel Gréau, co-fondateur de Direct-optic.fr et représentant de l'Association des opticiens français sur Internet (AFOI), a fait valoir un modèle qui, en se passant des intermédiaires et en réduisant au maximum des frais de structure, rend possible des prix de vente très bas. Ce que Didier Papaz a contesté, rappelant que "les opticiens n'avaient pas attendus Internet pour offrir des forfaits unifocaux à 39 euros".

Photo de g. à d. : Didier Papaz, PDG d'Optic 2000, Jean-Paul Benoît, président de la Fédération des mutuelles de France

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