Les TPE voient rouge
La 48ème édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP pour Fiducial auprès des Très Petites Entreprises, dresse un bilan alarmiste de leur santé économique et enregistre une très forte perte de confiance vis-à-vis du gouvernement.
Les études se suivent et se ressemblent. Après l'enquête réalisée par ce même institut de sondage pour la mutuelle Médicis qui constatait déjà la morosité des artisans et commerçants, cette nouvelle étude montre que les TPE ne sont décidément pas à la fête en ce moment. L’ensemble des indicateurs fait état d’une situation particulièrement préoccupante avec une récession qui s’installe et qui devrait perdurer, pronostique les auteurs de l'étude. Les dirigeants constatent une baisse de leur chiffre d’affaires de près de - 3 % au cours des trois derniers mois. Seul un tiers des entreprises déclare une trésorerie excédentaire, contre 46% à l’équilibre et 21% dans le rouge. Au regard de ces indicateurs, 93% des patrons s’inquiètent face à la situation économique et seulement 18% se disent optimistes quant au contexte général en France.
Au chapitre de l'emploi, pour la première fois depuis le 1er trimestre 2010, la création nette d’emplois devient négative (-1%) au 3ème trimestre 2012. Cette baisse est particulièrement préoccupante dans les secteurs du commerce avec -3 %, souligne l'étude. Une morosité du marché de l’emploi qui devrait perdurer, annonce l'IFOP qui note : "En parallèle et compte tenu de la situation financière de leur entreprise, 68% des employeurs n’ont pas compensé ou ne compenseront pas la suppression des exonérations de retenues sociales sur les heures supplémentaires pour leurs salariés, ce qui aboutit, selon les calculs réalisés par Fiducial, à une perte de 3% du salaire pour une personne travaillant 39 heures par semaine".
S'agissant du regard que les patrons de TPE portent sur l'action du gouvernement, il est courroucé. "Rarement l’exécutif aura été aussi impopulaire auprès des dirigeants de TPE", constate les auteurs de l'étude. Seulement 20% d’entre eux affirment leur confiance dans le gouvernement Ayrault (-12 points depuis juillet). Il faut remonter à 2005, à la fin du gouvernement Raffarin, pour retrouver une telle déconsidération. Allant de pair avec ce score historiquement bas, seuls 16% des sondés estiment que Matignon prend en considération leurs préoccupations de chefs d’entreprise. Cette insatisfaction grandissante trouve notamment racine dans une forte critique de la politique fiscale qui alourdit les charges des entreprises, indique l'étude. 9 patrons sur 10 estiment en effet qu’ils vont être impactés par l’augmentation des impôts pour les entreprises.