Le stress fragilise les dirigeants de TPE
La 47e édition du Baromètre* des TPE, réalisée par l'IFOP pour Fiducial** auprès des Très Petites Entreprises, dresse un état des lieux plutôt préoccupant de la santé des patrons de TPE. Détails.
Invités à s’exprimer sur l’exercice de leurs fonctions de chef d’entreprise, 78% des patrons de TPE perçoivent celui-ci comme difficile, et ce de façon plus marquée encore dans le commerce (89%) et l’hôtellerie (91%). Conséquence d’une situation économique contractée, voire défavorable depuis la crise de 2008-2009, seuls 11% déclarent que les conditions d’exercice de leur activité se sont améliorées au cours des deux dernières années, contre 42% qui jugent qu’elles se sont dégradées (47% estimant qu’elles n’ont pas changé).
Pour autant les personnes interrogées n’en demeurent pas moins impliquées et investies dans leur travail, situant leur niveau de motivation en moyenne à 6,8 sur 10. Elles évaluent leur état de santé à 7,2 sur 10 (10 signifiant une excellente santé). En revanche, les sondés apparaissent plus partagés en ce qui concerne leur niveau de stress : 35% ressentent un fort niveau d’anxiété, 33% un niveau modéré et 32% un niveau limité.
Au global, 24% des patrons de TPE déclarent avoir rencontré des problèmes de santé liés au travail au cours des deux dernières années, dont 69% des manifestations physiques et 72% des difficultés liées à l’anxiété et au stress. 58% ont consulté un professionnel de santé pour y remédier contre quand même 42% qui s’y sont refusés. Lorsqu’ils y ont eu recours, 87% des dirigeants concernés se sont vu prescrire des médicaments et 20% un arrêt de travail par leur médecin. Plus des trois quarts des dirigeants estiment l’exercice de leur fonction difficile et un quart a rencontré des problèmes de santé liés au travail depuis deux ans. Les problèmes de santé rencontrés sont principalement imputés par les dirigeants interrogés aux difficultés d’exercice de leur métier ou aux incertitudes quant à l'avenir de leur activité : 34% évoquent une charge de travail trop élevée, 32% un manque de visibilité sur leurs perspectives et 29% une pression importante des clients. Dans une moindre mesure, 22% ont été confrontés à un manque de trésorerie, 18% à une réduction importante de leur volume d’activité, et 18% des employeurs à des problèmes avec leurs salariés. Les mauvaises conditions de travail ne sont évoquées qu’à hauteur de 9% et les difficultés avec les fournisseurs à hauteur de 2%.
Lorsqu’ils ont des inquiétudes, les patrons de TPE les partagent logiquement en premier lieu avec leur conjoint (65%, et même 80% parmi les moins de 35 ans). Les parents (13% ; 33% parmi les moins de 35 ans) ou les enfants (9% ; 16% parmi les plus de 50 ans) constituent des référents moins immédiats au sein de la famille. Ils sont d’ailleurs moins fréquemment sollicités par les dirigeants souhaitant partager leurs craintes que l’expert-comptable (22%) ou les amis (17%). On relève ensuite que 12% se confient à un collègue et 8% des
employeurs à un ou plusieurs de leurs salariés. Notons que 15% déclarent garder leurs préoccupations pour eux-mêmes.
* Étude réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1 003 patrons de TPE (de - de vingt salariés) du 9 au 18 juillet 2012.
** Fiducial fournit des services pluridisciplinaires (droit, audit, expertise comptable, conseil financier, informatique, bureautique) aux TPE, artisans, commerçants, professions libérales et agriculteurs.