Les opticiens (encore) en zone de turbulences
La profession d'opticien est plus que jamais sous les feux de l'actualité. Entre le débat sur la supposée cherté des équipements optiques en France et l'enquête d'UFC-Que Choisir ciblant la fraude des opticiens à la mutuelle, les passes d'armes musclées ne manquent pas. Extraits.
Dans un avion, on parlerait de zone de turbulences. Au coeur de l'actualité, l'optique fait en ce moment couler beaucoup d'encre et le ton monte entre d'un côté ceux qui se sentent attaqués, les opticiens, et ceux qui portent la charge, cyberopticien et médias généralistes en tête. En témoignent les deux échanges musclés qui ont eu lieu hier soir. Sur les ondes de Sud Radio d'abord, Alain Gerbel, le président de la Fnof et Alain Bazot, le représentant d'UFC-Que Choisir se sont fait face dans une atmosphère tendue. Dans son intervention, le syndicaliste n'a eu de cesse de pointer la méthodologie, selon lui sujette à caution, des enquêtes successivement menées par UFC-Que Choisir, qu'il s'agisse de celle de l'an passé sur les frais d'optique en France ou celle qui vient d'être publiée sur les optimisations de facture auxquelles se livrerait "spontanément" un opticien sur cinq, si l'on en croit les tests effectués par des clients-mystère en caméra cachée. Un point de méthodologie sur lequel le président d'UFC Que Choisir est visiblement resté évasif...
Atmosphère électrique également, un peu plus tard dans la soirée, sur le plateau de l'émission "C à vous" sur France 5, où Marc Simoncini, le PDG de Sensee, a échangé des propos vifs avec Philippe Peyrard, le DG d'Atol. Appelé à se justifier sur sa déclaration du matin sur Europe 1 selon laquelle "opticiens et mutuelles se gavent sur le dos des consommateurs", Marc Simoncini s'est référé à diverses études (UFC Que choisir, rapport de la Cour des comptes, etc…) attestant toutes que les équipements optiques "sont hors de prix (en France_ndlr) comparativement au reste de l'Europe". Défendant évidemment le modèle qui est le sien, celui de l'optique en ligne, le fondateur de Sensee ironise sur la mobilisation des industriels contre le projet de décret visant à plafonner les remboursements. Il voit dans cette montée généralisée au créneau une "mystification totale". Peut-être moins véhément que Marc Simonicini mais tout aussi déterminé à faire valoir son point de vue, Phillippe Peyrard a tenu à mettre en avant ce qu'il estime être le double discours des opticiens en ligne sur les marges. Il a par exemple mis en balance les quelque 85 % de marge qu'un site comme Sensee pouvait apparemment réaliser dans certains cas en vendant une monture chinoise comparé aux 60 % de marge qu'un opticien moyen réalise en magasin…
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