Les ophtalmos se passent très bien des opticiens

Plus que jamais, les ophtalmologistes misent sur les orthoptistes pour faire face aux besoins visuels grandissant de la population. Laissant de côté les opticiens…

Les effectifs d'ophtalmologistes fondent à vue d'oeil. Cela fait des années que le Syndicat national des ophtalmologistes français tire la sonnette d'alarme : "Au rythme où ça va, il y aura 35 % de spécialistes en moins d'ici 2030", déclarait lors d'une récente conférence de presse le Dr Rottier, président du syndicat. Selon les projections de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), le nombre de départs annuels en retraite des ophtalmologistes tournera en moyenne autour de 260 dès 2014 pour grimper jusqu'à 305 départs chaque année entre 2019 et 2023. Autrement dit, à l'horizon 2023, ce seront plus de 3 500 ophtalmologistes en tout qui n'exerceront plus, ce qui aura pour effet mécanique d'augmenter encore plus des délais d'attente déjà très longs, entre 104 et 115 jours en moyenne selon les sources.

Pour pallier le manque grandissant de spécialistes, le Snof mise principalement sur les orthoptistes et leur intégration au sein des cabinets. Dans une vidéo à vocation pédagogique sur "Le cabinet d'ophtalmologie du futur", l'organisation vante cette collaboration étroite avec les orthoptistes. Seule la délégation de tâches avec cette profession est mise en avant. Et les opticiens ? Et les optométristes ? Et les protocoles de coopération qui voient le jour entre les uns et les autres à travers toute la France ? Ils ne sont pas même mentionnés, se sont émus certains représentants de syndicats d'opticiens. De toute évidence, la Snof n'entend pas s'appuyer davantage sur les opticiens et/ou optométristes dans le futur pour désengorger des cabinets débordés. Une erreur, selon Philippe Verplaetse, le président de l'Association des optométristes de France qui nous confiait il y a quelques semaines : "Nous sommes, je crois, le pays au monde où il y a le plus d'orthoptistes. Nous avons décidé en France de multiplier leur nombre depuis dix ans. Les résultats sur les délais d'attente ? Aucun !"

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