La moitié des commerçants travaille sous la contrainte
Entre perspectives et témoignages sur leur activité au quotidien, des chefs d'entreprises, et notamment de petites structures (TPE), confient leurs états d'âme dans une enquête Ipsos.
Hier, American Express a dévoilé les résultats de sa nouvelle étude, menée avec Ipsos, sur les attentes et besoins des professionnels et dirigeants de TPE-PME. "A l’heure où l’opinion prend conscience du rôle moteur que jouent ces acteurs dans la compétitivité de l’économie, la création d’emplois et le dynamisme des territoires, American Express a souhaité comprendre leurs attentes et leurs ressentis", motivent les auteurs de l'étude. Une première vue d'ensemble des résultats met en évidence un quotidien stressant (37%) et contraignant (29%) marqué par une conjoncture économique difficile et le sentiment d’un manque chronique de temps. Mais ils soulignent également un véritable enthousiasme (27%), un sentiment de liberté (27%) et une fierté (22%) qui expliquent que malgré les difficultés, près de 3 dirigeants de TPE-PME sur 4 choisiraient à nouveau de diriger une entreprise si c’était à refaire. En d'autres termes, malgré un quotidien et des perspectives difficiles, les dirigeants d’entreprise restent profondément attachés à l’aventure entrepreneuriale
Au regard du contexte économique difficile, les dirigeants de TPE-PME se montrent inquiets dans cette étude. En effet, interrogés sur les sentiments qui décrivent le mieux leur état d’esprit au quotidien, ces derniers citent avant tout le mot « stress » (37%). Un sentiment partagé par les dirigeants de TPE (39%) plus encore que les PME (28%). Le deuxième sentiment le plus cité est celui de « contrainte » (29%), notamment dans le domaine du commerce (45%). La part de ces sentiments négatifs est telle que le découragement gagne même un dirigeant sur quatre, plus particulièrement dans les TPE (27% contre 15% des dirigeants d’entreprises de 50 à 249 salariés). Un pessimisme qui va de pair avec le fait que les dirigeants de TPE sont les plus inquiets quant à l’avenir de leur entreprise : 46% des dirigeants d’entreprise de moins de 10 salariés émettent d’importantes réserves quant au maintien de l’emploi dans leur activité (contre 21% pour les entreprises de 50 à 249 salariés) et 70% d’entre eux quant à leur capacité à embaucher (contre 43% pour les entreprises de 50 à 249 salariés).
Néanmoins, si le quotidien des responsables d’entreprises est fait de stress et de difficultés, il est également source d’importantes satisfactions, souligne dans le même temps cette enquête. Après les sentiments de stress et de contrainte suivent l’enthousiasme (27%), la liberté (27%) ou encore la fierté (22%). Au premier rang des sources de satisfaction : la fierté de créer des emplois pour 84% d’entre eux. 70% des professionnels déclarent même qu’ils ne renonceraient pour rien au monde à leur liberté d’entrepreneur. Et quand on les interroge sur leur image auprès des Français, 60% des dirigeants de PME de 50 à 249 salariés pensent être perçus comme des privilégiés alors que 55% des structures de taille plus modeste (1 à 10 salariés) sont convaincues d’être perçues comme des professionnels qui devraient être davantage valorisés et soutenus. Autant de motivations qui les confortent dans leur choix d’être responsables d’entreprises : alors même que 41% d’entre eux déclarent que leur vie quotidienne ne correspond pas à celle qu’ils imaginaient quand ils ont décidé de développer leur activité, près de 3 dirigeants d’entreprises sur 4 déclarent que si c’était à refaire, ils choisiraient à nouveau de diriger une entreprise.
D'autre part, interviewés sur leur rapport au temps, les dirigeants de TPE-PME ont estimé qu’il leur faudrait en moyenne 3 heures et 18 minutes supplémentaires par jour pour accomplir l’ensemble de leurs missions quotidiennes. Le sentiment de manquer de temps est surtout criant dans les plus petites structures (3h30 en moyenne nécessaires aux yeux des dirigeants d’entreprises de 1 à 2 salariés; contre 2h18 pour celles de 50 à 249 salariés). A tel point que les dirigeants de TPE-PME sont une majorité à déclarer manquer de temps pour de nombreuses tâches clés liées au développement de leur entreprise. Une situation d’autant plus préoccupante en période de crise, où 60% d’entre eux se disent pessimistes quant aux perspectives de croissance de leur secteur d’activité dans l’année à venir. Recherche de financements (60%) et de collaborateurs qualifiés (56%), prospection de nouveaux clients ou marchés (55%), développement de leur réseau professionnel (53%) ou encore formalités administratives et trésorerie (50%) sont autant de tâches pour lesquels les dirigeants d’entreprise souhaiteraient disposer de plus de temps. Ils sont également 44% à manquer de temps pour réfléchir à leur stratégie de développement ou leur stratégie commerciale et 40% pour gérer leurs frais professionnels et ceux de leurs collaborateurs. Le manque de temps pour réaliser ces missions est particulièrement important au sein des TPE où les dirigeants peuvent logiquement moins facilement déléguer ces tâches.
L’enquête a été réalisée par Ipsos du 24 au 31 mars 2014, auprès d’un échantillon de 401 dirigeants de TPE-PME (entreprises - unités légales - de 1 à 249 salariés).