Fournier vs Caniard : frictions sur les réseaux de soins
Yann Fournier, un des fondateurs des "Opticiens pas pigeons", s'est livré, hier à la radio, à une passe d'armes avec le président de la Mutualité Française, Étienne Caniard, sur le thème des réseaux de soins. Extraits.
Hier soir sur RMC, l'émission "Carrément Brunet" animée par le journaliste Eric Brunet abordait notamment la question des dépassements d'honoraires et celle des réseaux de soins. C'est sur ce dernier thème qu'un vif échange a eu lieu entre le co-fondateur du mouvement "Les Opticiens pas pigeons" né sur Facebook, qui rappelons-le regroupe plusieurs milliers d'opticiens, et le représentant de la Mutualité Française. Il faut dire que les "hostilités" ont été ouvertes par l'animateur lui-même qui, fidèle à son tempérament frondeur, a chahuté Etienne Caniard affirmant que "les complémentaires santé ne font pas toujours très bien leur travail". C'est alors que Yann Fournier, depuis l'Isère où il est installé, a pris part au débat, par téléphone, pour dénoncer le système des réseaux. Premier motif de discorde pour l'opticien, le fait que "les conventionnements se fassent seulement sur des critères financiers, sans prendre en compte la relation humaine (entre vendeur et client_ndlr) et les compétences de l'opticien". "Les opticiens sont un terrain d'entraînement pour les complémentaires santé, qui référenceront bientôt d'autres professions de santé », juge M. Fournier, qui a trouvé en Eric Brunet un soutien de circonstance, et pour cause : l'épouse du journaliste est opticienne...
En face, Etienne Caniard a bien entendu gardé sa ligne, répliquant non moins fermement à ses interlocuteurs que les conventionnements entre les Ocam et les professionnels de santé "ont existé de tout temps, même s'ils ont été remis en cause par une décision de justice de 2010", référence explicite au jugement de la Cour de Cassation épinglant la MGEN pour sa pratique des remboursements différenciés. Et le président de la Mutualité de réclamer un retour à la situation "existant avant 2010". Il a par ailleurs affirmé que l'existence des réseaux de soins ne remette pas du tout en cause la liberté de choix de son opticien par le porteur, argument que lui ont opposé de concert Messieurs Fournier et Brunet. Bref, pour le président de la Mutualité française il ne fait pas de doute que le réseau est un modèle approprié : "Le reste à charge pour l'assuré est plus faible, la qualité est meilleure et les opticiens s'y retrouvent", a-t-il soutenu.