Atol, qui lance un pack baptisé "La Vue Française", souhaiterait voir évoluer la prise en charge des produits Origine France Garantie.

À quand un remboursement intégral des produits Origine France Garantie (OFG) pour favoriser la relocalisation française ? C’est une proposition formulée par Atol. L’enseigne, qui de longue date a rapatrié une partie de sa production dans l’Hexagone, réclame aux pouvoirs publics une évolution de la réglementation concernant la prise en charge des produits estampillés OFG. La coopérative appelle de ses voeux cette orientation tout en lançant simultanément, jusqu’au 1er juillet, son pack "La Vue Française". De quoi s’agit-il ? D’une offre verres + monture (OFG)* pour 29,90 euros maximum par mois pendant 10 mois, grâce à la possibilité d’un paiement fractionné avec l’opérateur Oney. « Ce qui correspond au montant moyen du remboursement pour une paire de lunettes ‘simple’, qui se situe autour de 300 euros. Le reste-à-charge est donc proche de zéro pour le client... l’objectif même du 100 % Santé et de la Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) qui tirent pourtant le marché vers le bas en favorisant la fabrication de produits à l’étranger, notamment en Asie. Atol apporte donc la preuve qu’il est possible de proposer des lunettes françaises, de qualité, sans entraîner de surcoût pour le consommateur », fait valoir Éric Plat, le PDG d’Atol, qui bataille sur ce sujet depuis l’entrée en vigueur du dispositif 100 % Santé.

Sa position sur la question de l'origine des produits du panier A n’a pas varié : si vertueuse en théorie que se présente l'offre 100 % Santé, elle profite avant tout, pression tarifaire oblige sur les produits de classe A, aux fabricants étrangers. « Ces réformes ont pour effet mécanique de créer une aspiration de produits asiatiques et de fragiliser les fournisseurs français. Cela génère de la déflation, fragilise les opticiens positionnés en moyen et haut de gamme, contraints de revoir toutes leurs offres vers le bas pour répondre aux critères du reste-à-charge zéro. Un produit qui entre dans cette catégorie est aujourd’hui intégralement fabriqué en Chine. C’est une régression extraordinaire pour notre secteur et la vue de nos clients, avec un fort risque de casser la filière française en favorisant les produits asiatiques », explique, arguments affûtés à l’appui, un Éric Plat volontiers offensif. À l’heure où le président de la République lui-même en appelle, dans sa dernière allocution télé, à poursuivre l’effort de réindustrialisation, le législateur sera-t-il réceptif à la proposition portée par Atol ? À suivre.

* Montures Oneo et verres Anaxio, les marques propres d’Atol.

** « C’est par la réindustrialisation que nous retrouverons notre force », a notamment déclaré Emmanuel Macron, lors de son intervention lundi.

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