Sourde de naissance, la nouvelle égérie du réseau Afflelou met sa notoriété au service des malentendants. La jeune femme n'a pas froid aux yeux et met les politiques devant leurs responsabilités à l'approche de la présidentielle.

Remarquable, Sophie Vouzelaud ne l'est pas seulement par son physique avantageux, qui lui a valu d'être la première dauphine de Miss France 2007, mais aussi par sa personnalité. Sourde de naissance, elle a surmonté son handicap par son énergie. C'est notamment cette détermination qui a séduit Alain Afflelou puisque depuis novembre, on le sait, la jeune mannequin originaire des environs de Limoges est le nouveau visage du réseau. Ce contrat décroché avec l'enseigne, elle le voit comme "une vraie victoire", confiait-elle il y a peu dans une interview à TV Mag : "Quand Alain Afflelou m'a proposée de devenir l'image de sa marque de lunettes, j'étais enchantée. Beaucoup de portes se sont fermées pour moi dans le mannequinat par crainte que je ne comprenne pas. Alors que je suis aussi capable qu'une autre fille de faire du mannequinat. Cette proposition d'Alain Afflelou est un soulagement, une récompense". Aujourd'hui, cette vice-reine de beauté se bat plus que jamais avec le soutien du réseau d'opticiens pour une meilleure intégration des personnes malentendantes. Et cela commence par des choses qui paraissent pourtant évidentes mais qui ne le sont pas, par exemple le sous-titrage à la télé. Épaulée par d'autres personnalités du petit écran comme les présentateurs Jean-Luc Reichmann ou Patrick Poivre d’Arvor, elle s’efforce de faire bouger les choses pour que les programmes soient doublés en langue des signes : "A la télévision, rien n'est fait pour que les sourds puissent comprendre les débats politiques alors que nous votons comme les autres. Si on ne peut pas comprendre ce que proposent les hommes politiques, on ne peut pas voter en connaissance de cause". À l'approche de la présidentielle, la marraine des sourds de France milite donc activement auprès des politiques. L'échéance électorale en vue, elle s'agace du silence des pouvoirs publics qui, c'est bien le cas de le dire, font la sourde oreille concernant le sous-titrage systématique des discours des partis et des hommes politiques aussi bien dans les meetings que dans l’Hémicycle. Faute de réponses concrètes, elle n'exclue d'ailleurs pas, dans une interview donnée à France Dimanche cette fois, de boycotter le scrutin : "Comment voulez-vous que tous les sourds de notre pays sachent qui choisir si personne ne daigne traduire les discours en langage des signes ?".

 

Photo : Philippe Miran.