Un collectif de fabricants représentatifs de l’industrie lunetière hexagonale signe une campagne de communication grand public pour faire évoluer le regard des décideurs politiques sur la filière et pousser à la révision des règles de remboursement des produits tricolores.

Ils sont vingt et se disent « en dehors de toute organisation syndicale ». Vingt fabricants* représentatifs de la filière lunetière française réunis en collectif. Et soutenus par une quarantaine de marques** françaises, mais aussi étrangères, internationalement reconnues qui font produire dans l’Hexagone leurs collections. À l'heure où la crise sanitaire bouleverse l'économie, ce groupe a décidé de prendre la parole pour défendre « une lunette 100 % française ». Et c’est à travers une première campagne de communication, qui prend la forme d’une publication en pleine page dans Le Figaro de ce jour, qu’ils se mobilisent. « Avoir une industrie nationale est une question de survie pour notre planète et notre économie. Pour que les services, les commerces et l’emploi continuent d’exister, il faut une industrie. Tous les pays qui ont essayé de se passer d’usines en reviennent. C’est en effet à ce niveau-là que nous avons la plus grande valeur ajoutée. Une donnée ne trompe pas : pour le même nombre de produits vendus, un distributeur produisant localement fera travailler quatre à cinq fois plus de personnes qu’un importateur sans usine », font valoir les initiateurs de cette démarche dans un communiqué accompagnant leur action.

Ce qu’ils réclament ? Que les clients puissent choisir en toute connaissance de cause leurs équipements mais aussi que le remboursement des produits authentiquement fabriqués en France soit nettement revalorisé. Aux décideurs politiques, ils soumettent ainsi deux « solutions concrètes qui ne couteront rien au budget de l’Etat », assurent ces acteurs et promoteurs d'une fabrication tricolore. D’abord, ils souhaitent que « le lieu de fabrication soit une mention obligatoire sur les montures. Ceci est un devoir de vérité vis-à-vis du consommateur. C’est déjà le cas aux USA et au Proche-Orient », avancent-ils. Leur seconde proposition : que « les complémentaires santé aient la possibilité de mieux rembourser une monture fabriquée en France. Aujourd’hui, elles remboursent indifféremment les montures avec un maximum de 100 euros tous les 2 ans. A ce niveau, chez un opticien, il est impossible que le consommateur puisse acquérir une monture fabriquée en France sans un surcoût. Monter ce plafond de remboursement à 250 euros permettrait à de nombreux Français de pouvoir s’équiper d’une monture fabriquée sur le sol national, dans le respect des normes françaises et du savoir-faire qui est le nôtre. Certains produits de santé européens bénéficient déjà de ce type de mesure », argumentent les intéressés. Les décideurs politiques seront-ils réceptifs à cette vision des choses ? À l’heure où la situation de l’emploi en France se dégrade fortement, les fabricants, en tout cas, en sont convaincus : de telles mesures sont de nature à potentiellement créer 10 000 emplois supplémentaires dans la filière.  

* Applications lunetières, Carrier, Cemo Decovision, CTS, Ellaps, Eugenio Cisneros, Eyebrowear, Halatsis, Lucal, Lunetterie de Villeroy, Mandrillon, MP Production, Optic 2R, Optisun, Pascal Barbe, Roussilhe Productions, Solf Production, TSM, UNT.

** Entre autres : Anne & Valentin, Bruno Chaussignand, Dokomotto, Emmanuelle Khanh, Frod’s, Kirk & Kirk, Lucas de Stäel, Minima, Nathalie Blanc, Naoned, Plein les Mirettes, Shelter, Vuillet Vega, Zenka, etc.

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