Relations des opticiens avec les Ocam, les fournisseurs, les clients… Suite de notre sondage (2/2)
Après la première partie des résultats hier, suite et fin de notre enquête en ligne à laquelle 240 opticiens ont répondu ces derniers jours.
La question de savoir si les opticiens ont rencontré des difficultés à gérer leur personnel en 2021 pour différentes raisons (par exemple, absentéisme plus important lié à la crise sanitaire, non-vaccination de certains collaborateurs, éventuelles reconversions en cours…) figurait également parmi les items de notre enquête. Sur ce point, une forte majorité de répondants (76 %) ne déclare aucun souci en la matière. De façon générale, donc, et contrairement à ce que l’on aurait pu penser a priori, l’organisation quotidienne en magasin ne semble pas vraiment avoir été bousculée par la situation sanitaire.
Le questionnaire évoquait également le recrutement d’un ou de plusieurs nouveaux collaborateurs en 2021. Près de 60 % des répondants n’ont pas renforcé leurs effectifs l’année dernière mais 7 % envisagent de le faire en 2022. En ayant en tête les résultats à la question précédemment mentionnée sur la gestion du personnel, on notera quand même que 35 % des opticiens, ce n’est pas rien, ont accueilli des nouveaux venus en points de vente. Ce qui tendrait à signifier qu’il s’agit avant tout de recrutements liées aux nécessités de développement de l’entreprise et non pas d’embauches pour suppléer à des défections en boutiques.
« Vos relations avec les fournisseurs ont-elles changé depuis le début de la crise sanitaire ? », avons-nous aussi demandé aux opticiens. Près de 60 % d’entre eux affirment que leurs relations avec les fournisseurs n’ont pas changé, qu’elles sont identiques à l’avant-crise. Soulignons qu’ils sont tout de même 31 % a déclaré en avoir moins qu’auparavant, ce qui témoigne d’une rationalisation plus ou moins forte du portefeuille des fournisseurs. Indiquons enfin qu’un peu plus de 10 % des sondés déclarent au contraire une diversification de leurs interlocuteurs. Dans les deux cas, certains opticiens ont visiblement profité de ces deux dernières années pour sinon remettre à plat leurs sources d’approvisionnement et/ou leur positionnement commercial, du moins faire évoluer les choses.
Un autre item du questionnaire concernait les rapports que les opticiens entretiennent avec les prescripteurs, ophtalmologistes en tête. Leurs relations avec les médecins ont-elles changé, avec davantage de contacts ? Pour l’immense majorité des sondés (85 %), non, rien n’a évolué sur ce plan. Ils ne sont que 7 % a estimé qu’ils ont désormais plus de proximité et d’échanges avec le corps médical. 8 % des répondants envisagent enfin de se rapprocher des prescripteurs, cette année, notamment pour faire connaître l’une ou l’autre de leurs récentes spécialisations (basse vision, contactologie, vision de l’enfant…) qu’ils ont mises en place.
Toujours sur le registre du relationnel, nous avons par ailleurs interrogé les sondés sur leurs rapports avec les Ocam. Quand on leur demande de qualifier la nature de leurs relations avec les complémentaires santé ces derniers temps, plus de 7 opticiens sur 10 (74 %) évoquent des « tensions grandissantes ». Seuls 26 % considèrent que le contact avec les Ocam est « apaisé ». Ces 74 % d’opticiens faisant part de rapports tendus avec les assureurs laissent à penser que l’heure n’est (toujours ?) pas à la normalisation entre les financeurs du système de santé et les professionnels…
Dernier thème abordé dans notre sondage, le profil de la clientèle ayant poussé la porte des magasins ces deux dernières années (ci-contre). Les opticiens ont-ils l’impression qu’il a évolué depuis le début de la crise ? Pour 36 % des répondants, si la clientèle est la même, ses attentes et ses besoins ont en revanche évolué. L’augmentation quotidienne de l’exposition aux écrans et la généralisation du télétravail depuis deux ans ne sont sans doute pas étrangers à cette évolution relevée par les sondés. Environ 30 % des opticiens notent pour leur part qu’il y a un renouvèlement du vivier de clients. Prise de conscience par certains Français de se soucier davantage de leur vue ? Apparition ou aggravation de problèmes visuels ? Ce sont sans doute des éléments d'explication. Certains amétropes ont peut-être eu envie aussi, tout simplement, de changer d’opticiens… 33 % des opticiens ne constatent quant à eux aucun changement dans le profil de leur clientèle.
Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter