"Les plafonds mettent une chape de plomb sur les produits hauts de gamme"
Invité de BFM Business hier, Nicolas Sériès, PDG de Carl Zeiss Vision France, a évoqué l'actualité chargée du secteur ainsi que les défis et les objectifs de son groupe.
Hier, sur le plateau de BFM Business, Nicolas Sériès a été reçu dans l'émission de la journaliste Karine Vergniol. À cette occasion, il a d'emblée évoqué le positionnement de Zeiss sur le marché français, "un marché compliqué car dominé par un très gros acteur". Pour lui, sur tout secteur il y a un "leader, un challenger-prix et une alternative-valeur". Dans ce casting, Nicolas Sériès veut que Zeiss apparaisse comme "l'alternative-valeur" face à Essilor. Prenant l'exemple du marché des ordinateurs, il cite le cas d'IBM, poids lourd du secteur, et l'émergence d'Apple comme "alternative-valeur". Pour jouer ce rôle, le PDG de Zeiss entend bien capitaliser sur l'histoire - centenaire - de la marque et son expertise multisectorielle (optique de précision, semi-conducteur…) mais aussi et surtout sur une nouvelle stratégie de communication, dont nous avons parlé en mai. Conscient d'un déficit de notoriété, Zeiss mise beaucoup sur cette campagne baptisée, rappelons-le, "Sans compromis", pour marquer des points dans l'esprit des consommateurs CSP+. Revenant sur l'épisode douloureux de l'automne dernier et la restructuration de certains des sites de production, Nicolas Sériès a tenu à redire son attachement à "un ancrage sur le territoire français" de la production valorisant ainsi son label "Origine France Garantie". Pesant 10 % des ventes actuellement, le verrier rêve de voir doubler sa part de marché d'ici à 2020. Interrogé sur la possible mise en place de plafonds de remboursements, le PDG de Zeiss en a pointé les dangers : "Les plafonds mettent une chape de plomb sur les produits hauts de gamme. Or en France on ne peut que fabriquer des produits hauts de gamme. Les produits d'entrée de gamme et bas de gamme que l'on peut trouver sur des 2ème paires sont fabriqués en Asie du Sud-Est où le prix de la main-d'oeuvre est bien plus faible. Donc, effectivement (…), ce projet de décret met en péril l'industrie française de l'optique."
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