Projet de loi Conso : le Snof pointe "des dispositions inquiétantes"
Le syndicat des optalmologistes s'inquiète de changements en cours concernant le projet de loi Conso. "Les sénateurs tentent de sacrifier la filière de soins visuels au profit du marché de l’optique", dénonce son président, M. Rottier.
Le projet de loi Hamon relatif à la consommation continue à faire parler de lui en faisant l'objet de modifications lors de son récent examen au Sénat. Le Dr. Jean-Bernard Rottier, président du SNOF, s'en émeut : "Le texte de loi adopté par la Commission des affaires économiques du Sénat réintroduit des dispositions inquiétantes pour la santé visuelle des Français, dispositions que les députés avaient abandonnées. C’est un vrai retour en arrière et nous regrettons que la vue des Français soit inconsidérément menacée dans le seul but de 'dynamiser' le commerce d’équipements optiques". Alors que les débats sur ce projet de loi reprendront lundi 27 janvier au Sénat, le SNOF appelle les législateurs "à prendre la mesure de l’impact de plusieurs amendements économiques sur la santé visuelle des Français".
Dans un courrier adressé hier aux sénateurs, le syndicat des ophtalmos détaille les motifs de son inquiétude: "la mesure de l’écart inter-pupillaire, imposée aux ophtalmologistes (ils devront l'inscrire sur leurs ordonnances_ndlr), risque d’aggraver la pénurie de médecins alors même que les opticiens sont disponibles et parfaitement qualifiés pour réaliser cette mesure". Pourquoi ? Parce que "cette mesure, qui incombe aujourd’hui à l’opticien consomme 2-3 minutes par patient, soit 30 minutes par jour et par praticien. Multiplié par 10 millions d’ordonnances de lunettes par an, cela équivaut à monopoliser plus de 200 équivalents temps plein d’ophtalmologistes. Ou, pour le dire autrement, à supprimer 2 ophtalmologistes par département, en pleine pénurie !", argumente M. Rottier. Quant à "l’extension de la validité de l’ordonnance à 5 ans, laissée à la libre appréciation de l’opticien, (elle) menace le dépistage de la population actuellement permis par un suivi régulier", dénonce par ailleurs le président du Snof.
Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter