Projet de loi antifraude : "Sur le terrain, les opticiens bougent bien… Maintenons la pression !"
Un certain nombre d’opticiens semblent avoir répondu à l’appel de la FNOF pour se mobiliser contre une disposition jugée pro-Ocam - l’article 5 - du projet de loi relatif à la lutte contre les fraudes. Hugues Verdier-Davioud, le président du syndicat, a bon espoir que des députés relaient son combat via des amendements. On fait le point.
« Sur le terrain, ça bouge bien. Bon nombre d’opticiens ont alerté leurs élus, députés ou maires, et il faut continuer à maintenir la pression ! », raconte le président de la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF). C’était ce matin au téléphone ; on a fait le point avec Hugues Verdier-Davioud sur la mobilisation qu’il a impulsée il y a une semaine contre l’article 5 du projet de loi relatif à la lutte contre les fraudes sociales et fiscales. Rappelons qu’il prévoit d’autoriser toutes les familles d'Ocam à collecter plus largement des données de santé à des fins de détection des irrégularités. « Jusque-là requis pas l’examen houleux du PLFSS, les députés s’intéressent maintenant à ce projet de loi qui consiste au fond, en ouvrant largement les vannes des données de santé aux Ocam au nom de la lutte contre la fraude, à lever en réalité le secret médical », rappelle, pour s’insurger, le syndicaliste qui assure avoir attirer l’attention des parlementaires grâce au relais actif des opticiens (le syndicat, pour mémoire, avait mis à leur disposition un courrier-type).
« Alertés par les opticiens de leurs circonscriptions, certains députés se saisissent de ce dossier qui leur avait échappé, accaparés qu’ils étaient par le vote du budget. Ces derniers jours, des attachés parlementaires s’adressent à la Fédé pour avoir des éléments complémentaires et comprendre la réalité des enjeux. Le sujet étant assez technique et juridique, ce sont surtout les élus ayant une fibre médicale qui sont le plus réceptifs », confie le syndicaliste à notre rédaction. Le porte-voix de l’organisation professionnelle a bon espoir que certains élus déposent et défendent ainsi des amendements, avant que la représentation nationale ne statue définitivement sur la question.
« On sent que notre action perturbe les complémentaires, c’est donc que l’on a visé juste », tient à souligner Hugues Verdier-Davioud qui regrette, dans ce combat autour des données de santé, n’avoir pas un plein soutien de la filière. Et du côté des assureurs ? Eux aussi, en réaction, ont activé leurs relais politiques, autrement plus puissants, pour au contraire maintenir le projet de loi en l’état : « C’est peut-être David contre Goliath, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se battre. On nous tape dessus, on doit réagir ! L’optique est une fois de plus l’antichambre de ce qui pourrait se passer à l’échelle du système de santé dans son ensemble et les parlementaires commencent a bien le comprendre », veut croire Hugues Verdier-Davioud. C'est le 9 décembre que reprendra l'examen du projet de loi.
Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter
