Primo-prescription des lentilles : les orthoptistes (toujours) dans l’attente d’un arrêté
Depuis 2022 et la loi de financement de la Sécurité sociale, les orthoptistes se sont vus accorder le droit de primo-prescription des équipements optiques. S’agissant précisément des lentilles, ils attendent toujours "le" texte d’application qui doit leur permettre d’exercer cette nouvelle prérogative.
Ça traîne, ça traîne… et le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) dit clairement son ras-le-bol. Depuis la loi de financement de la Sécurité sociale de 2022 et l’obtention du droit de prescrire des équipements optiques en première intention (donc sans que le patient, de 16 à 42 ans, ait à passer par la case ophtalmo), les choses ont visiblement du mal à se mettre concrètement en place. Ainsi il aura fallu près d’un an pour que la liste des contre-indications pour les lunettes voit le jour en janvier 2023. Pour les lentilles, en revanche, l’arrêté se fait toujours attendre... D’où l’exaspération du SNAO qui parle d’une « attente intolérable », « insoutenable ». « Depuis deux ans, nous attendons la parution de l'arrêté concernant la formation des lentilles, indispensable pour la primo-prescription de lentilles. Ces actes ont été communiqués par la Caisse d'Assurance Maladie il y a de nombreux mois, mais l'inertie persiste », situe Mélanie Ordines, aux manettes du SNAO. Jointe par notre rédaction en fin de semaine dernière, la présidente de l’instance professionnelle s’agace de cette situation : « Comment expliquer cette attente prolongée ? On ne comprend vraiment pas pourquoi alors que tous les éléments sont sur la table ». Cette attente est d’autant moins compréhensible en effet que orthoptistes et ophtalmologistes se sont mis d’accord sur le contenu de la formation en matière de prescription de lentilles en accès direct, comme nous le confirme bien Vincent Dedes, à la tête du Syndicat des ophtalmologistes, contacté par téléphone hier : « Nous avons relancé plusieurs fois la Cnam et il n’y a toujours pas de calendrier en vue », constate-t-il lui aussi. Les changements successifs au ministère de la Santé ces dernières années n’ont probablement pas aidé à faire avancer le dossier, nous confient les deux syndicalistes. Quoi qu’il en soit, le SNAO exhorte les autorités compétentes à normaliser la situation « en publiant enfin les textes requis, afin de permettre une prise en charge adéquate » des patients.
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