Pour le syndicat des ophtalmos, les délais pour consulter continuent de s’améliorer

Le docteur Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), a présenté il y a quelques jours les résultats de l’édition 2022 de l’étude CSA sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie. La baisse des délais constatée depuis 2019 semble se confirmer.

Lors d’une conférence de presse vendredi dernier, le 2 décembre, nous ont été dévoilés les principaux résultats de l’édition 2022 de l’étude CSA/SNOF* portant sur les délais de rendez-vous en ophtalmologie. Présentés par le Dr Bour, à la tête du syndicat des ophtalmologistes, ils ont été analysés au préalable par Joy Raynaud, géographe spécialiste de l’accès aux soins qui suit particulièrement la problématique de la santé visuelle. Cette enquête menée sur la base d’appels mystères sur le terrain, mesure concrètement les délais selon deux motifs de consultation pour un nouveau patient : 1/ lors d’une consultation périodique et 2/ en cas d’apparition de nouveaux symptômes nécessitant un examen rapproché (sans notion d’urgence), via une prise de RDV par téléphone. « Cette année encore, l’enquête confirme que le délai médian pour obtenir un RDV a nettement diminué depuis 2019, passant de 43 à 28 jours (- 15 jours). Ces résultats sont d’autant plus significatifs qu’ils s’inscrivent dans un contexte particulier marqué par le pic de départs à la retraite des ophtalmologistes et par une hausse des demandes de RDV suite à des retards de soins lors de la pandémie (notamment soins chirurgicaux) », résume le Dr Bour.

Dans le détail, la moitié des RDV est désormais donnée à moins d’un mois et 25 % sont obtenus en moins de 13 jours. La proportion des RDV obtenus pour un nouveau patient s’est elle aussi améliorée (+ 6 % depuis 2019). Dans le cas d’apparition de symptômes (scénario 2), le délai médian est passé de 10 jours en 2019 à 5 jours en 2022, soit une baisse de 5 jours en trois ans et de 3 jours en l’espace d’une année. « Il est à noter cependant que si les délais s’améliorent, la proportion de RDV obtenus sur ce scénario a diminué de 7 % depuis 2019. Une situation qui s’explique notamment par un rattrapage des interventions chirurgicales qui n’ont pas pu être réalisées lors de la pandémie, ce qui laisse moins de temps pour les consultations », fait remarquer M. Bour.

Et l’écart de délai entre les médecins de secteurs 1 et 2 ? Lui aussi continue de s’inscrire dans une tendance baissière, et même assez fortement. Il est aujourd’hui de 4 jours contre 24 en 2019 pour les RDV non-urgents. Et il est identique dans les deux secteurs pour le scénario semi-urgent (5 jours). « La prise de RDV via un site internet combiné à la réorganisation des cabinets en équipe pluridisciplinaire continue de porter ses fruits », insiste par ailleurs le président du SNOF. Consciente du potentiel de développement des RDV via un site internet, « la filière visuelle fait aujourd’hui figure d’exemple », assure M. Bour qui avance le chiffre de près de 2 260 ophtalmologistes proposant à ce jour un service en ligne pour décrocher une consultation. Via le web, 10 % des RDV sont donnés en deux jours et 25 % dans les 7 jours pour les demandes de soins non urgents.

Si on resserre la focale pour se placer maintenant du point de vue territorial, le syndicat fait observer une réduction des délais dans 10 régions sur 13 par rapport à 2019 (dans le cas d’un contrôle périodique) : par exemple - 89 jours en Normandie, - 75 jours en Bretagne, - 54 jours en Centre-Val de Loire ou encore - 34 jours en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le cas du scénario 2 (apparition de symptômes), c’est 11 régions sur 13 qui ont vu leur délai se réduire : Normandie (- 26 jours), Bourgogne Franche-Comté (- 19 jours), Centre-Val de Loire (- 13 jours) ou encore Pays de la Loire (- 12 jours), pour citer ces seuls exemples.

* Enquête réalisée en septembre 2022, en France métropolitaine, pour la 4ème année consécutive par l’institut CSA Research, auprès d’un échantillon représentatif de 2 610 médecins ophtalmologistes pour l'enquête téléphonique et de 2 029 pages de RDV en ligne nominatives.

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