En se montrant hostile, en février, à sa reconnaissance en France, le secrétariat d'État à la santé a voulu clore le dossier de l'optométrie. Mais certains, à l'image du sénateur Yves Chastan, souhaitent instamment le rouvrir. Le sénateur socialiste de l'Ardèche a en effet interpellé le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur cette question en ces termes : "Reconnue mondialement, la profession d'optométriste est partie intégrante de l'opération « Vision 2020 » menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre la cécité dans le monde. En 2004, l'OMS s'est d'ailleurs exprimée très favorablement pour la formation des optométristes et en a recommandé le développement. Actuellement, la profession d'optométriste est réglementée dans tous les pays d'Europe. Seuls le Portugal et la France font figure d'exception". Pour M. Chastan, il y aurait pourtant urgence à revoir la situation des optométristes français. Il s'en explique ainsi : " La santé oculaire des Français est menacée à court terme sous l'effet d'un double phénomène : d'une part, la diminution du nombre de médecins ophtalmologistes sur notre territoire. Celle-ci résulte de l'instauration d'un numerus clausus qui ne permet plus de remplacer l'intégralité des médecins partant à la retraite ; d'autre part, la demande plus importante de soins oculaires couplée à l'accroissement démographique". Le sénateur socialiste souligne également que "la baisse du nombre de médecins spécialistes en ophtalmologie ne permet plus de répondre efficacement aux besoins visuels de la population : les délais d'obtention d'un rendez-vous chez les ophtalmologistes s'allongent - deux à six mois d'attente pour un rendez-vous - et les consultations à l'hôpital se raréfient. Or, faute d'une prise en charge rapide, certains troubles oculaires et visuels peuvent avoir des conséquences médicales et sociales dramatiques". Autant d'éléments qui, d'après M. Chastan, nécessitent une révision du statut des optométristes en France : "Cette réalité concrète nous oblige à prendre en compte le rôle éventuel d'autres segments professionnels qui pourraient contribuer à renforcer l'offre de soins pour les affections de l'œil.  Ainsi, reconnaître l'optométrie s'avère de plus en plus une question de santé publique".