Au-delà de la pétition contre "l'impôt sur la santé", les mutuelles envisagent d'autres pistes pour contester la taxe sur les contrats de santé décidée par le gouvernement en septembre.

Leurs regards sont à la fois interrogateurs et inquiets. Ce sont des visages fermés et soucieux qui sont au coeur de la campagne qui s'affiche en ce moment même dans la presse et qui appelle à "signer la pétition contre l'impôt sur notre santé". Car les mutuelles, sous la bannière de la Mutualité Française, ne veulent rien lâcher. Elles poursuivent leur mobilisation contre le doublement de la taxe sur les contrats santé solidaires et responsables instaurée, "arbitrairement" selon elles, par le gouvernement. "Un impôt sur notre santé ? C'est non !" : c'est le slogan mis en avant dans cette pétition lancée le 26 septembre qui a recueilli à ce jour, en un mois, plus de 198 000 signatures. Celles de particuliers sensibles à l'argumentaire avancé par la Mutualité Française selon lequel cette nouvelle taxation met à mal durablement l'accès aux soins et fragilise encore plus la situation de ceux dont le budget santé est serré. Mais celles, aussi, des organismes syndicaux. "Sept syndicats (dont la CGT_ndlr) réclament avec nous l'abrogation de cette taxe", s'est félicité Etienne Caniard, le président de la Mutualité Française, lors des Journées de rentrée des mutuelles qui se sont tenues à Tours les 6 et 7 octobre derniers. Même la Ligue des Droits de l'homme soutient l'initiative des mutuelles. Du reste les mutualistes ne comptent pas en rester à cette seule pétition "destinée à interpeller les pouvoirs publics pour protester contre l'augmentation de la taxe sur les mutuelles". Aller plus loin, frapper plus fort, c'est ce que souhaite Robert Lajoie notamment, à la tête d'Identités Mutuelle : "Cette taxe injuste et insupportable, qui aggrave les inégalités sociales, nous semble justifier un recours au Conseil d'État". Au-delà de cette possible contestation devant le Conseil d'Etat, les mutuelles sont bien décidés, sans prendre parti politiquement, à inscrire la santé au coeur des débats de la présidentielle en 2012.