Législatives et conjoncture : les petits patrons balancent entre inquiétude et relativisme
Le dernier Baromètre des TPE, enquête trimestrielle de l’IFOP pour Fiducial, prend le pouls des petits patrons qui, dans un contexte d’incertitude politique et économique, affichent une « posture paradoxale ».
Face à l’incertitude politique et à l'augmentation des difficultés économiques, les dirigeants de TPE se montrent inquiets mais cherchent à relativiser. C’est l’enseignement principal qu’il faut tirer de la dernière vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP* pour Fiducial auprès de quelque mille petits patrons avant et après la dissolution de l’Assemblée nationale du 9 juin. Il ressort en effet de ce sondage qu’« entre une inquiétude pour le contexte général du pays et un optimisme relatif au regard de leur propre activité, les dirigeants adoptent une posture paradoxale », synthétise l’institut IFOP.
Suite à la dissolution au lendemain du scrutin européen, la jauge de confiance des dirigeants de TPE envers Emmanuel Macron et son gouvernement reste stable, bien que relativement faible. Cette dissolution et les élections anticipées qu’elle entraine dans sa foulée ne semblent « étonnement pas avoir eu d’impact sur la confiance accordée au président et à son gouvernement », commente l’IFOP, chiffres à l’appui : « Les dirigeants de TPE interrogés avant le 9 juin étaient 31 % à indiquer leur confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par Emmanuel Macron. Ce chiffre s’élève à 32 % suite à l’annonce de la dissolution. » Pas d’érosion, donc, du niveau de confiance dans l’exécutif.
Dans un contexte d’évidente incertitude politique, les petits patrons marquent une posture ambivalente, qui oscille entre inquiétude et relativisme. Si, depuis l'annonce de la dissolution, les dirigeants de TPE se montrent particulièrement inquiets pour le climat général des affaires en France, ils demeurent cependant plutôt optimistes concernant leur propre activité. Les chiffres du baromètre le reflètent : le niveau d’optimisme concernant le climat général perd 8 points suite à la dissolution, passant de 32 % à 24 %. Une inquiétude globale qui ne se perçoit pas sur un plan plus personnel puisque, au contraire, l'optimisme des dirigeants à l’égard de leur propre activité gagne 9 points (passant de 49 % à 58 %).
Notons toutefois - point important puisqu’il concerne potentiellement l’optique - que ceux qui tiennent un commerce se montrent plus inquiets que les autres quant à l’évolution de leur propre situation, avec un niveau de confiance de seulement 33 %, soit -19 points par rapport à la vague du début d’année. Cette baisse de moral du monde commerçant est alimentée par des problèmes de trésorerie qui, visiblement, se durcissent. « La part des TPE qui déclare rencontrer des difficultés financières est en progression, s’établissant à 37 %, soit quatre points de plus que lors de la précédente mesure, et 10 points de plus par rapport au T3 2023 », constate l’institut de sondage. Le baromètre aborde également la question de l’emploi. Les prévisions d’embauche varient selon l’importance des TPE : « On constate toujours une forte corrélation entre cet indicateur et la taille de l’entreprise. Seules 8 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 41 % au sein des TPE de 10 salariés et plus. »
* Méthodologie de l’étude : échantillon de 1 005 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, incluant les auto-entrepreneurs, raisonné sur les critères de secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise. Étude réalisée par téléphone du 27 mai au 17 juin 2024 auprès des entreprises réalisant au moins 50 000 euros de chiffre d’affaires annuels.
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