La santé visuelle des personnages âgées, "un besoin muet et insatisfait" selon Les Opticiens Mobiles
Le réseau d’opticiens itinérants participe à l’expérimentation en cours menée, sous la supervision des ARS, dans les Ehpad publics ou privés de deux régions.
Le réseau Les Opticiens Mobiles dresse un bilan, à mi-parcours, de l’expérimentation visant à améliorer la santé visuelle des personnes âgées en perte d’autonomie. Rappelons de quoi il s’agit précisément : la loi du 5 février 2019 visant à améliorer la santé visuelle de nos aînés prévoyait d’étendre, à titre expérimental, les prérogatives des opticiens en leur permettant de se rendre dans les Ehpad, publics ou privés, pour prendre en charge la vue des pensionnaires. C’est-à-dire, concrètement, pour réaliser une réfraction complète afin de délivrer sans ordonnance médicale une nouvelle paire de lunettes en cas de perte ou de bris des verres correcteurs. Depuis le 1er janvier 2022 et jusqu’au 31 décembre 2024, deux régions - le Centre-Val de Loire et la Normandie - participent à ce protocole en phase de test sous la supervision des Agences Régionales de Santé (ARS).
Du fait de l’engagement d’une douzaine d'Opticiens Mobiles dans cette démarche, le réseau est donc en mesure de partager quelques indicateurs signifiants, dont celui-ci que nous avons retenu : près de la moitié (47 %) des résidents d’Ehpad dépistés dans le cadre de cette expérimentation ne portaient pas de lunettes adaptées à leur besoin. Les Opticiens Mobiles y voient « une preuve supplémentaire s’il en fallait d’un besoin muet et insatisfait des personnes de Grand Âge ». Et le réseau de professionnels itinérants de souligner que cet « inconfort visuel » constaté chez les pensionnaires des établissements où ils sont intervenus, est possiblement vecteur de situations à risque du type « isolement, chutes, apparition de démence, problème d’alimentation ». En conséquence de quoi le réseau plaide plus que jamais en faveur d'une prise en compte de la santé visuelle des personnes intégrant un établissement médico-social : « Ce chiffre - 47 % - confirme la nécessité de développer des protocoles de prévention en santé visuelle obligatoires au sein des établissements médico-sociaux comme mentionné dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale visant à évaluer le coût de l’instauration d’un bilan visuel obligatoire à l’entrée en Ehpad. »
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