La fréquentation des réseaux d'opticiens agréés stagne
Alors que la politique de déploiement de réseaux de soins séduit un nombre croissant d'assureurs, une enquête constate un plafonnement de leur fréquentation. Explications.
Les Français sont aujourd'hui mieux informés de l'existence des réseaux de soins. 80 % des consommateurs connaissent désormais l'existence d'un réseau d'opticiens agrées par leur complémentaire santé, contre 60 % en 2010. Il faut dire que les OCAM ont beaucoup valorisé ce service auprès de leurs assurés. Et pourtant les consommateurs sont de moins en moins nombreux à se rendre dans ces réseaux de soins dédiés. Telle est la conclusion pour le moins paradoxale de l'étude réalisée pour la Centrale des opticiens (CDO) par le cabinet Gallileo sur les attentes et pratiques des Français vis-à-vis des Ocam. Ainsi la part des consommateurs informés de l'existence d'un réseau d'opticiens conventionnés leur garantissant des conditions de remboursement préférentielles mais choisissant de ne pas s'y rendre a doublé en l'espace de deux ans. Lors d'une première enquête sur le même sujet en 2010, les Français étaient 19 % à ne pas suivre les recommandations de leur assureur. En 2012, ce pourcentage grimpe à 39 %. Comment expliquer cette situation ? "Peut-être à cause de la moindre qualité perçue au sein des réseaux", avance comme hypothèse Fabrice Masson, le président de la CDO. En deux ans, les Français semblent plus nombreux à percevoir des différences de qualité entre les prestations délivrées par les opticiens agrées et ceux qu'ils choisissent librement. Cette insatisfaction des porteurs à l'égard des opticiens agrées pourrait s'expliquer, toujours selon M. Masson, par deux raisons : soit c'est l'attitude de l'opticien qui est en cause (il ferait moins d'effort parce qu'il se trouve devant une clientèle pour ainsi dire captive), soit c'est l'a priori négatif du consommateur qui entre en ligne de compte (il se sentirait un peu contraint et forcé de venir chez un opticien partenaire). Quoi qu'il en soit, pour Maher Kassab, le président de Gallileo, il y a manifestement une difficulté du côté des OCAM à orienter leurs assurés vers leur réseau propre : "Les réseaux ne semblent pas réussir à augmenter leurs taux de fréquentation qui plafonne en moyenne à 4 assurés sur 10".