La Fnof "lanceuse d’alerte" sur les cyberattaques : "La profession doit se faire entendre"
Se posant en « lanceur d'alerte », le syndicat s’est emparé du très sensible dossier des cyberattaques pour interpeller la classe politique sur les enjeux de sécurité des données de santé.
« Une action de cette ampleur, on n’en avait plus vue depuis longtemps », assure Hugues Verdier-Davioud à propos de son initiative visant à sensibiliser massivement les parlementaires aux enjeux de sécurité que recouvrent les récentes cyberattaques ciblant notamment des plateformes de tiers-payant. Et le président de l’entreprenante Fédé de rappeler l’époque où le syndicat (avec son prédécesseur Alain Gerbel) se mobilisait contre les lois Fourcade et Le Roux : « Voilà plus de dix ans qu’il n’y avait pas eu pareille mobilisation », dit-il, jetant un oeil dans le rétroviseur. Son syndicat a en effet adressé pas moins de 900 courriers (par la Poste, « pour que les élus conservent une trace papier de cette prise de contact »). Soit la totalité des parlementaires de l’Assemblée nationale, députés et sénateurs confondus. Nombre de fidèles de la Fnof ont eux aussi, à leur échelle, expédié ces mêmes courriers de sensibilisation à leurs élus de proximité. Rappelons d’ailleurs qu’une missive-type est à disposition* de tous les opticiens de France qui voudraient se faire « les relais de cette alerte », pour citer Hugues Verdier-Davioud.
« Les représentants de la nation doivent bien avoir conscience que les droits de ceux qu’ils représentent et qui sont aussi nos patients, ont été touchés et qu’il était de leur devoir d’intervenir et d’assurer leur bon respect », déclare le syndicaliste. « Et puis cela nous permet aussi de dénoncer à nouveau l’exigence des complémentaires à disposer des données de santé pour conditionner le tiers-payant et même le remboursement », ajoute-t-il lors d’une discussion avec notre rédaction. « C’est le moment parfait pour interpeller les parlementaires sur ce sujet sensible de la sécurité des données personnelles et de santé, poursuit le porte-voix de la Fédé. Notre démarche trouve un écho évident dans le contexte médiatique actuel, qui évoque de plus en plus les opérations de piratage informatique ou les fuites de données en tous genres. C’est maintenant ou jamais pour que la profession se fasse entendre sur ces questions ».
Moins de deux semaines après l’envoi de ces quelque 900 courriers à l’Assemblée nationale, il est encore trop tôt pour dresser un premier bilan des réponses des élus ; il faut leur laisser le temps d’en prendre connaissance. Si certains, pour l’heure, se sont contentés d’accuser bonne réception (« mais c’est déjà une première prise de contact, ça veut dire que l’info est dans les tuyaux », veut croire Hugues Verdier-Davioud), d’autres parlementaires, visiblement intéressés par le sujet, ont d’ores et déjà demandé un complément d’informations. Si les 900 paires d’yeux des élus qui siègent à l'Assemblée ne se pencheront probablement pas toutes sur la question, cela peut toutefois être le début de quelque chose qui ressemble à une prise de conscience…
* Le document est téléchargeable ici.
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