En visite à Marseille cet après-midi, le ministre de l’Économie s’est montré visiblement à l’écoute des demandes du secteur relayées par Jean-François Porte qui officiait comme porte-voix de la profession et, au-delà, de la filière. Après cette rencontre, des mesures et engagements se profileront-ils bientôt ?

Comme nous vous l’annoncions ce matin, le ministre de l’Économie a fait le déplacement à Marseille, pour aller à la rencontre des commerçants sinistrés suite aux émeutes de la semaine dernière. Co-fondateur d’Edgard Opticiens, Jean-François Porte a pu échanger avec Bruno Le Maire mais aussi avec Renaud Muselier, le président du conseil régional de PACA. Lors de cet entretien devant les caméras qui s’est poursuivi ensuite en aparté, M. Porte a évalué à plus de 200 le nombre de points de vente impactés à travers le pays, « dont certains ne pourront pas rouvrir avant de longs mois », s’inquiète-t-il, solidaire de tous les opticiens sinistrés. « Aujourd’hui c’est l’accès aux soins visuels qui a été gravement touché par ces violences. Les professionnels de santé que sont les opticiens ont besoin d’un soutien prioritaire pour assurer la continuité de nos missions de santé publique », a fait valoir M. Porte au nom de la profession, en sa qualité, rappelons-le, de représentant du Rassemblement des Opticiens de France (dont il est vice-président) et du Conseil Interprofessionnel de l’Optique (comme co-président). Il a interrogé le ministre sur les modalités concrètes qui, espère-t-il, doivent permettre une reprise progressive de l’activité. Si la problématique d’une prise en charge assurantielle optimale a été évoquée lors de cet échange, la question de la sécurité et de la protection des magasins, à l’avenir, a également été abordée.

« Quelle aide l’État peut-il apporter aux commerçants, notamment opticiens, qui ne sont pas assurés contre la perte d’exploitation, car certains vont subir une perte sèche pendant de nombreux mois avant de pouvoir rouvrir ? », a interrogé encore M. Porte. Et l’intéressé de relayer, aussi, une demande conjointe des industriels de l’optique et des syndicats de la distribution (CASOPI, FNOF, ROF, SYNOM), à savoir « une demande de dérogation exceptionnelle aux délais de paiement prévus par la Loi de modernisation de l’économie (LME) du 4 août 2008. Cette mesure dérogatoire, circonscrite et temporaire, portant de 60 à 90 jours les délais de paiement, serait un facteur facilitant la reprise d’activité des opticiens les plus durement touchés », a suggéré le chef d’entreprise.

Visiblement réceptif au discours de Jean-François Porte, Bruno Le Maire a ensuite participé a une réunion à la préfecture pendant laquelle, selon nos informations, il a appelé les présidents de régions et de métropoles ainsi que les Chambres de Commerce et d’Industrie à prendre leur part dans le rétablissement des commerces sinistrés. L’État, de son côté, devrait amplifier cet accompagnement territorial qu’il appelle de ses voeux. Le ministre n'a toutefois pas, à ce stade, détailler les mesures et engagements qui pourraient se concrétiser. Voilà ce que l’on pouvait dire, à cette heure, sur cette visite ministérielle dans la cité phocéenne.

Ci-dessus, de gauche à droite : Jean-François Porte s'entretenant avec Renaud Muselier et Bruno Le Maire.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter