{Exclu} « Izipizi génère beaucoup de trafic chez les opticiens » (Quentin Couturier, co-fondateur)
À ses débuts, on s'en souvient peut-être, Izipizi s’appelait See Concept. C’est en 2017 que la marque a changé de nom. Véritable réussite en France et surtout à l’international, elle fête ses 10 ans d’existence. Cet anniversaire est l’occasion d’échanger avec Quentin Couturier, l’un des trois fondateurs, aux côtés de Charles Brun et Xavier Aguera.
Fréquence Optic : Imaginiez-vous, il y a dix ans, être où vous en êtes aujourd’hui avec Izipizi ?
Quentin Couturier : En 2010, c’était le projet de trois amis, un projet pensé pour faciliter la vie des presbytes avec des lunettes prêtes-à-lire qui soient sympa à porter. En 2020, et après bien des évolutions, notre marque s’adresse maintenant à toute la famille et pour toutes les circonstances de la vie. Si la marque a grandit, une chose en revanche n’a pas changé : l’envie de donner le ‘smile’ à travers un univers positif. Izipizi est une marque heureuse : on vend un produit mais aussi et surtout un style, de la bonne humeur…
Sur ces dix dernières années, y a-t-il une date qui constitue un tournant particulier ?
S’il fallait n’en retenir qu’une, ce serait peut-être 2013. En septembre de cette année-là, le concept-store parisien Colette, alors prescripteur de tendances comme aucun autre, nous référence. Et là, surprise, en une semaine tous nos produits sont vendus ! Le fait que le succès soit au rendez-vous ici, dans un lieu aussi pointu, a été un vrai tremplin. On a alors su qu’on avait vu juste avec la fonctionnalité du produit et l’univers de marque branché qui l’accompagne.
Et votre relation avec les opticiens ?
Je tiens d’abord à dire que nous ne sommes pas vendus dans la grande distribution ou en pharmacies. Dès le départ nous avons fait le choix de nous tourner vers les magasins de mode, les concept-stores et les opticiens. Dès le début, au temps où nous ne faisions que des reading, ils nous ont très bien accueilli. Dépoussiérer l’image de la lunette de lecture comme nous l’avons fait, en proposant un produit attrayant avec un bon rapport qualité-prix, a tout de suite été plébiscité par les opticiens. L’enrichissement progressif de nos collections a, de même, toujours reçu un très bon accueil. Les opticiens se sont pleinement appropriés la marque et la font vivre au quotidien.
Savez-vous, concrètement, comment les opticiens travaillent votre marque ?
En dix ans, comme je l’ai dit, nous sommes passés d’une cible essentiellement jeunes presbytes à tous les membres de la famille, y compris l’enfant, et pour tous les moments de la vie – solaire, sport, lunettes anti-lumière bleue. Cet élargissement génère beaucoup de trafic dans le circuit de distribution de l’optique. J’en veux pour preuve que bien des opticiens, désormais, nous mettent en avant en vitrine car ils savent que les gens demandent notre marque. Et ça, c’est bien le signe que nous avons réussi, au fil des années, à construire une vraie notoriété de marque.
Selon vous, qu’est-ce qui a le plus changé sur le marché cette dernière décennie ?
J’ai le sentiment qu’il y a de plus en plus d’opticiens indépendants. Comme s’il y avait chez les uns et les autres une envie de davantage de liberté, une volonté de s’affranchir des grandes enseignes nationales. J’ai aussi l’impression que la réduction des remboursements de lunettes a fait évoluer les comportements de consommation des clients finaux et aussi, en amont, des opticiens, qui pour certains ont revu leur positionnement commercial. Je crois pouvoir dire enfin que le milieu de l’optique est durablement solide. Il se porte bien, même en cette période si particulière. Le besoin de lunettes reste et restera, et il est indissociable de la notion de plaisir d’achat.
Quid des prochains développements d’Izipizi : un parc de magasins plus important, une extension du territoire de marque, une diversification ?
Nous avons dix magasins en propre dans le monde, dont trois en France. Si le retail est évidemment un vecteur d’image, ce réseau de boutiques n’a toutefois pas vocation à s’étendre. Nous n’avons pas l’intention non plus, car on nous pose souvent la question, de nous diversifier hors lunetterie. La lunette est notre cœur de métier, et nous sommes concentrés sur le développement de nos collections. Ce que je peux vous dire, sans trop dévoiler de choses, c’est qu’en juin 2021 une gamme sport outdoor verra le jour. Elle sera large et dans la continuité de ce que nous proposons en termes de style, de qualité et de prix. Avant cette date, au premier trimestre, nous prendrons la parole sur notre politique RSE. Car nous faisons bien des choses depuis des années et nous tenons maintenant à le faire savoir. Nous communiquerons sur ce souci de transparence et notre volonté d’accentuer encore plus nos démarches vertueuses.
Photo : Quentin Couturier, tout à droite, avec Xavier Aguera et Charles Brun. Crédit : Émeric Leprince.
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Quelques chiffres-clés d’Izipizi*
Distribuée dans 80 pays, à travers 5 400 points de vente
20 % des ventes en France, 80 % à l’export
10 boutiques, dont 3 en France
Plus de 1 000 références produits
3 collaborateurs (le trio de fondateurs !) en 2010, 103 aujourd’hui
Un local de 14 m2 au début (dans le cadre d’un incubateur), 1 400 m2 désormais (avec la Izipizi House, à Paris, récemment inaugurée).
*La direction n’a pas souhaité nous communiquer son chiffre d’affaires ni le nombre de lunettes vendues depuis que la marque est devenue Izipizi, en 2017.