En partenariat avec IseeOp, nous vous présentons en exclusivité la première partie des résultats d’une étude inédite portant sur les raisons qui peuvent pousser les opticien.nes à la démission. Ce cabinet spécialisé dans le recrutement en optique nous apporte son éclairage sur des données très instructives...

Le profil des 400 répondants

La démission ? Un sujet très rarement traité et pour cause : il est sensible car touchant de près un aspect personnel, disons affectif, de la vie professionnelle. Ce qui rend d’autant plus précieux et intéressants les résultats du sondage mené par IseeOp sur la question, et que nous vous proposons en exclusivité. 400 opticien.nes ont participé à cette enquête réalisée avant l’été. 65 % des répondants sont des femmes, « ce qui représente bien la répartition en optique avec une majorité de femmes qui vient doucement remplacer la majorité d’hommes que l’on comptait il y a une dizaine d’années. En effet, on comptait 51 % d’hommes en 2014 », souligne Romain Lucas, co-gérant d’IseeOp, à propos du profil des sondés. Du côté de l’âge, on notera que 3⁄4 des répondants ont entre 25 et 35 ans, donc un échantillon plutôt jeune et c’est un critère qui, on le verra dans le détail avec les résultats, a son importance quand on découvre la nature des réponses. S’agissant du niveau d’études des uns et des autres, on retrouve une majorité de diplômés de Bac +2 et Bac +3, comme l’indique le graphique ci-dessous. Concernant la rémunération actuelle des participants, il faut retenir que la majorité d’entre eux (47 %) se situe dans la tranche entre 1000 € et 2000 € net avant impôt. 44 % des sondés déclarent une situation supérieure, soit la tranche entre 2000 et 3000 € net. « Nous avons également demandé depuis combien de temps ils travaillent dans leurs entreprises. On constate une majorité de personnes récentes dans leurs entreprises, 60 % ne dépassant pas les cinq ans d’ancienneté », indique par ailleurs M. Lucas pour compléter le descriptif de l’échantillon. Ajoutons aussi, pour être précis, que la majeure partie (93 %) des sondés évoluent en point de vente.



36 % des opticiens sondés ont des velléités de démission

Venons-en maintenant au coeur du sondage avec une première question : les opticiens veulent-ils actuellement démissionner ? Ils sont assez nombreux à déclarer vouloir quitter leur poste : 145 sondés sur 400 répondants font part en effet d’une envie d'aller voir ailleurs, leur travail actuel ne les satisfaisant apparemment pas ou plus. Autrement dit, 36 % des opticiens sondés ont des velléités de démission. Commentaire de Romain Lucas : « Nous avons également demandé si avant d’envisager de démissionner, ils avaient déjà un autre emploi en vue. 63 % des sondés candidats au départ n’ont pas forcément de perspectives professionnelles mais pensent tout de même quitter leurs entreprises. Ce qui peut démontrer que les opticiens préfèrent ne pas avoir de travail plutôt que de ne pas se sentir bien. Toutefois, le marché de l’optique connait un très faible taux de chômage, il est donc facile de retrouver un emploi. » La forte demande en matière de recrutement place les opticiens qui ont le projet de démissionner dans une position plutôt privilégiée. En ce moment, qui cherche un job en optique en décroche un assez facilement, ce qui, sans nul doute, pousse à la mobilité. « De toute évidence, dans le contexte actuel de tensions sur le recrutement, les éventuels démissionnaires sont en position de force. Ils savent qu’ils n’auront aucune difficulté à trouver une place ailleurs ». Mais que faut-il entendre par « ailleurs » : ceux qui pensent quitter leur poste veulent-ils rester dans l’optique ou carrément se reconvertir et embrasser une autre carrière ? « D’expérience, nous observons que les choses se font en plusieurs phases. Parce que leur poste ne correspond plus à leurs attentes, les démissionnaires tentent leur chance ailleurs - dans un autre magasin, dans l’enseignement ou l’industrie, par exemple - mais restent dans la filière. Du moins dans un premier temps. Ce n’est qu’au bout de deux expériences professionnelles non concluantes qu’ils décident généralement, alors, de tourner le dos définitivement à l’optique », décrit le gérant d’IseeOp qui s’appuie sur des cas concrets que son cabinet a été amenés à suivre.

Manque de reconnaissance, rémunération insatisfaisante…

Les participants de cette enquête avaient par ailleurs, bien sûr, la possibilité de s’exprimer sur les principales raisons pouvant les pousser à la démission. Si plusieurs facteurs peuvent être sources de mécontentement au travail, deux éléments se démarquent cependant nettement : le manque de reconnaissance avec 64 % des réponses et une rémunération jugée insatisfaisante (63 %). Parmi les autres facteurs qui pèsent, à la longue, dans le mal-être des opticiens, il y a aussi le manque de satisfaction (48 %) ou le besoin de mieux concilier vies professionnelle et personnelle. Ce dernier point, cité par 46 % des participants, ressort dans toutes les enquêtes qui ont été menées, depuis la crise sanitaire, sur la relation des Français au travail. Dans tous les domaines d’activité, une recherche de plus d’équilibre entre vie pro et vie perso s’est faite jour, nourrie très probablement par une réflexion durant les confinements successifs… Autres facteurs pouvant générer, à terme, une envie de démissionner : la mauvaise gestion de l'équipe (39 % des réponses) ou encore une absence d’opportunités de carrière (37 % des sondés ressentent un manque d'options de progression). Plus marginaux mais notables quand même, le désaccord avec les valeurs de l'entreprise (17 %), et dans une moindre mesure, la localisation de l'entreprise (12%) entrent enfin en ligne de compte au nombre des causes qui alimentent une aspiration au changement chez les opticiens.

Demain nous publierons la seconde partie de cette enquête exclusive réalisée en partenariat avec 

 

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