Ainsi l'Association des Optométristes de France (AOF) réagit-elle à la publication d'un sondage portant sur le délai moyen d'obtention d'un rendez-vous chez un ophtalmo en Europe. La France est visiblement un cas à part. 

Selon un sondage réalisé en octobre à Sofia, lors de la réunion de l’ECOO (l'organisme rassemblant les professionnels européens de la vision), en Europe, le délai moyen constaté pour obtenir un rendez-vous en ophtalmologie varie de 3 semaines à 1,9 mois. Et qu'en est-il de la France ? Dans l'Hexagone, les délais d’attente sont, en moyenne, de près de 4 mois - 115 jours précisément - et, suivant les régions, on dépasse parfois les 365 jours... Comment expliquer une telle différence ? s'interroge l'AOF. Et voilà son analyse, en substance : la France, qui "dispose d’un effectif similaire d’ophtalmologistes par habitant à celui des pays voisins", n'a pas suivi, contrairement à nos voisins, les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS.) en réglementant la profession  d’optométriste. Ce qui fait dire au président de l'AOF, Philippe Verplaetse, que pour réduire ses délais d'attente il suffit de mettre à contribution les quelque 3 000 optométristes déjà formés. Lesquels, pour l'heure, "ne peuvent que difficilement exercer leur profession en raison de l’absence de réglementation spécifique". Et le président de l'AOF de redouter l'avenir si les choses ne bougent pas :  "Au 1er janvier 2013, 29% des ophtalmologistes auront plus de 60 ans, et 54,97% plus de 55 ans. Selon le rapport de l'ONDPS 2010, la démographie en ophtalmologie aura inévitablement baissé de 19,2% en 2015 et de 40% en 2020. En étant optimiste, il restera 2 600 ophtalmologistes en 2025 à comparer aux plus de 5 000 décomptés en janvier 2013 !" Il avance d'autres données pour souligner l'urgence de la situation : "On estime qu’en 2020, 75%  de la population totale portera des lunettes (ou un autre dispositif correcteur), soit une augmentation de 14% du nombre des actes associés à la réfraction. 29 millions d'actes ophtalmologiques ont été réalisés en 2007, on estime que 40 millions d’actes seront nécessaires en 2020, nécessitant environ 6 600 professionnels en 2025". Dénonçant le fait que "la situation actuelle en santé oculaire est due à l’action de lobbying du SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), mais aussi et surtout au manque de courage politique des gouvernements précédents", l'AOF persiste et signe : "Réglementer l’optométrie est une VRAIE réforme pour la santé des Français".

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