"Aujourd’hui, vendre une paire de lunettes est plus compliqué que de vendre une voiture !"
Directeur général délégué d’Ophtalmic Compagnie, Thierry Loubet était récemment l’invité de BFM Business. L’occasion d’évoquer la situation générale des ETI (entreprises de taille intermédiaire) mais aussi, évidemment, les problématiques du secteur de l’optique.
Animée par le toujours très enthousiaste Patrice Bégay, l’émission Pari ETI sur BFM Business est consacrée, comme son nom l’indique, aux préoccupations des entreprises de taille intermédiaire. Thierry Loubet (photo) en était l’invité il y a quelques jours, aux côtés de Borina Andrieu (Wilmotte & Associés) et Benjamin Verlingue (Adélaïde), également présents sur le plateau et évoluant dans d'autres domaines d'activité. L’occasion pour le directeur général délégué d’Ophtalmic Compagnie de s’exprimer sur les thèmes de l’entreprenariat et de la transmission d’entreprises mais aussi, bien sûr, sur le coeur de métier de la société fondée en 1986 par Charli Tamsot, basée à Villepinte et comptant quelque 150 employés.
Une lentille de contact sur cinq distribuée en France l’est par Ophtalmic, a-t-il d'abord été rappelé à cette occasion. La mise en avant des gammes de verres Origine France Garantie a également été abordée : « Les Français attendent des produits fabriqués en France. Les réseaux de soins également, qui valorisent mieux les produits français que les autres », a déclaré Thierry Loubet. Évoquant la R&D de l’entreprise (dont le budget se monte à près de 2 % du chiffre d’affaires annuel), il a recontextualisé l’évolution des besoins visuels de nos sociétés toujours plus connectées. Solliciter chaque jour, pendant des heures et des heures, la vision de près n’est « pas neutre, on met nos yeux à rude épreuve », a insisté le DG délégué. (On sait d’ailleurs que cette problématique de la fatigue visuelle fait l’objet d'une campagne de sensibilisation de la part d’Ophtalmic depuis quelques mois.) Dans ce contexte du tout-connecté, il a expliqué que la R&D visait non seulement à adapter les produits, lentilles ou verres, à nos usages numériques, mais aussi à produire « plus propre » (c’est tout le sens du label RSE Afnor que l’entreprise a reçu en 2023).
Déclarant près de 70 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, Ophtalmic Compagnie vise à terme les 100 millions d’euros, l’exportation étant l’un des leviers de développement, a esquissé Thierry Loubet : « Nous, on en est au début, il faut y aller. Nous démarrons humblement notre internationalisation ». L’émission s’est terminée sur une question de politique-fiction. Et si, demain, vous deveniez ministre de l’Économie, que feriez-vous en priorité ?, a demandé Patrice Bégay à ses trois invités. Sans hésiter, Thierry Loubet a tout de suite répondu : « Avant de simplifier la vie des entrepreneurs, j’arrêterais de la complexifier ! » Et d’expliquer : « Aujourd’hui on nous pond normes sur normes, de plus en plus lourdes, et sans tellement de discernement ». Un encadrement qui se fait d’autant plus pesant sur l’organisation des entreprises qu’il n’y a généralement pas d’études d’impact en amont, regrette Thierry Loubet. Résultat, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’assumer « le surcoût de la complexité » règlementaire. Poids des normes à l'échelle d'une société mais poids, aussi, de la paperasse qui pèse sur les épaules des opticiens au quotidien : « Aujourd’hui, vendre une paire de lunettes c’est plus compliqué que de vendre une voiture ! Il faut voir tout ce que doit faire [administrativement] un opticien en magasin pour qu’une vente aboutisse », déplore-t-il à propos de la lourdeur des contraintes administratives qui pèse sur la profession.
Sur sa chaine YouTube, Ophtalmic a fait un montage de l’intervention de Thierry Loubet. Sinon, on peut retrouver l’intégralité de l’émission Pari ETI sur BFM Business.
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