100 % Santé en optique : l’heure du bilan… et de l’étape suivante
Le Rassemblement des opticiens de France (ROF) présente une étude qui fait le point sur le niveau du 100 % Santé en optique. Un bilan que le syndicat veut concluant et sur lequel il s’appuiera en vue de la nouvelle phase, qui s'annonce, de déploiement du dispositif…
« Le dispositif 100 % Santé a atteint sa vitesse de croisière », a déclaré Stéphane Corfias en ouverture d’une conférence de presse, le 25 mai, dans laquelle le Rassemblement des opticiens de France (ROF) a commenté un bilan chiffré de la réforme depuis son entrée en vigueur en 2020. Secondé par Arnaud Collin, le directeur général du syndicat, et Patrice Camacho, en charge de la santé chez Krys Group (membre du syndicat), le président du ROF a indiqué, d’une part, que la part de marché des équipements reste-à-charge zéro, qui représentait 9 % avant la réforme, atteint 19,4 % aujourd’hui, et d’autre part, que le taux de pénétration des équipements comportant verres et/ou montures du panier A, se monte désormais à près de 21 %. D’où viennent ces données ? D’une étude Xerfi réalisée pour le ROF ; rappelons que cet institut est aux côtés de l'instance syndicale depuis le tout début de la mise en place du dispositif 100 % Santé, un sujet dont il maîtrise toute la complexité.
Pour l’organisation professionnelle, ces indicateurs « témoignent des effets concrets de la réforme sur l’accès aux soins optiques des Français ». Et le porte-voix du ROF entend bien faire valoir ce qu’il considère comme « un succès » à l’heure où se profilent de nouvelles concertations avec le gouvernement. Stéphane Corfias : « Nous attendons maintenant que le gouvernement précise ses attentes, la méthodologie de travail et le calendrier de la concertation. Pour les opticiens, il n’y a pas de sujet tabou et pour les professionnels de santé que nous sommes, tout ce qui peut être fait pour l’accès au soin des Français, doit l’être. Cela toutefois en tenant compte des réalités économiques : notre secteur est de plus en plus pris dans un effet ciseaux entre des prix limites de ventes non indexés (panier A et réseaux de soins) versus une augmentation de l’ensemble des coûts fixes en période de forte inflation. C’est une situation qui devra être traitée lors des négociations afin d’assurer la pérennité de nos professionnels de santé sur l’ensemble du territoire », développe le représentant du ROF.
Estimant que « les opticiens ont rempli leur part du contrat et que les résultats du 100 % Santé sont proportionnés aux particularités structurelles du marché de l’optique », Stéphane Corfias dit avoir plus que jamais une priorité à l’esprit : « défendre la pérennité économique » de la profession dans un contexte toujours plus sous pression. À la veille de l’ouverture des négociations avec le gouvernement, Arnaud Collin considère que « les pouvoirs publics comprennent mieux qu’auparavant les réalités de l’optique », qui ne sont celles ni du dentaire ni de l’audioprothèse, les deux autres domaines dans lesquels le 100 % Santé s’applique également. Et le directeur général du syndicat, en habitué des arcanes du système de santé, de se montrer ouvert mais ferme : « On continuera à avoir une part active dans le dispositif du 100 % Santé, mais pas à n’importe quel prix ». Qu’il s’agisse de l’évolution des contours du panier A ou encore de la création, à terme, du questionnaire de satisfaction des porteurs ayant choisi un équipement du panier A, l’organisation professionnelle se dit vigilante quant aux propositions qui émergent. Concernant le point particulier du questionnaire de satisfaction, par exemple, le ROF a ainsi fait part de son opposition à la première mouture présentée par les pouvoirs publics fin janvier. « Ni le fond ni la forme ne nous convenaient », a déclaré à ce propos M. Corfias. Cette première version du document semblait avoir toutes sortes d’effets pervers, et d’abord en termes de gestion concrète de la transmission du questionnaire (la protection des données de santé n’étant alors pas assurée, selon le ROF, dans le projet initial du gouvernement). Parmi les hypothèses de travail évoquées aujourd’hui, il y a celle, peut-être, d’un questionnaire qui serait rempli de façon autonome par le client via un lien ou un QR Code transmis par l’opticien… Mais rien n’est encore arrêté à ce sujet, donc affaire à suivre.
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