Présidentielle : ce que le syndicat des ophtalmos demande aux candidats
En matière d'accès aux soins visuels, le prochain quinquennat doit répondre à quatre priorités, selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) qui a interpellé dernièrement les candidat(e)s à l’élection présidentielle.
En vue de l'échéance électorale d'avril, le syndicat des ophtalmologistes a fait connaitre aux candidats ses désidératas pour « sécuriser le parcours de soins visuels » sur le prochain quinquennat. L’organisation professionnelle formule quatre propositions sur lesquelles les équipes de campagne des principaux candidats plancheraient déjà. Première demande du Snof : poursuivre le développement du travail aidé en équipe pluri-professionnelle. Ce modèle collaboratif - « orthoptistes, assistants médicaux autour de l’ophtalmologiste et sous sa supervision », rappelle le Snof - est privilégié depuis des années par le syndicat et porte ses fruits, selon le Dr Bour, président du Snof : « Depuis 2017, l’organisation de la filière en travail aidé permet de réaliser des progrès considérables en termes de réductions des délais de RDV ». Et de citer, chiffre à l’appui issu d’une étude CSA d’octobre dernier, une réduction des délais d’attente de -61 % en quatre ans.
Deuxième revendication du syndicat : accélérer « un plan de déploiement de sites principaux et secondaires en ophtalmologie libérale dans les zones sous-dotées, avec des mesures conventionnelles incitatives et pérennes ». Là aussi c’est un levier que le syndicat promeut depuis quelques années ; aujourd'hui, sa volonté est de passer à la vitesse supérieure sur le quinquennat à venir. À destination des candidats, M. Bour argumente en ces termes : « Contrairement aux idées reçues, les Français sont prêts à un temps de trajet dépassant 15 min pour aller à la rencontre de leur médecin ophtalmologiste : c’est une donnée intéressante pour bien évaluer le travail qui reste à accomplir dans les zones sous-dotées, avec pour objectif d’ici 2027 de résoudre les problèmes d’accès aux soins ophtalmologiques sur l’ensemble des territoires. » Le représentant du Snof fait ici référence à une toute récente étude commandée à Ipsos, indiquant que près de 60 % des Français estiment à moins d’un mois le délai d’attente normal pour une consultation sans urgence (près de 40 % sont prêts à attendre plus), située idéalement à 30 minutes ou moins de chez eux (67 %).
Une autre des demandes des ophtalmos porte sur les effectifs de leurs futurs confrères à former. Le Snof réclame une augmentation du nombre d’internes en ophtalmologie jusqu’à 200 postes par an « pour faire face aux besoins médicaux réels à venir et ainsi se donner les moyens de faire face aux déserts médicaux ». Cette revendication n’est pas nouvelle ; déjà, en 2017, le syndicat jugeait trop restrictive la politique de numerus clausus. Rappelons que pour la session 2020-2021, sur 8 791 postes ouverts aux étudiants en médecine, l'ophtalmologie a grappillé 4 postes, en passant de 148 à 152. En 2021-2022, les praticiens de cette spécialité seront 155… Quatrième et dernière priorité mise en avant par le Snof auprès des candidats dans la course à l’Élysée : « favoriser une action résolue pour accroître autant que nécessaire les stages d’internes en libéral (phase d’approfondissement et docteur junior) pour contribuer à une meilleure répartition territoriale et une installation rapide des nouveaux ophtalmologistes ».
Selon nos informations, les équipes de campagne des candidat(e)s ont semble-t-il d’ores et déjà pris connaissance des quatre principales attentes du Snof ou sont encore en train de le faire. N’est-ce pas un timing un peu serré, alors que nous sommes à moins de vingt jours de l’élection ? « Il faut comprendre que les équipes de conseillers et spécialistes santé entourant les candidats se sont constituées tardivement, reculant d’autant la présentation des programmes santé des uns et des autres », commente-t-on dans l’entourage du syndicat des ophtalmos. Fin mars ou début avril au plus tard, l’organisation professionnelle pense être en mesure de faire une synthèse des retours des candidats qui se seront positionnés sur ses propositions.
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