50 % : c’est la part des ophtalmos en dépassements d’honoraires et qui sont, à ce titre, pointés du doigt par une étude de l’Assurance maladie.

« Dérive ». L’Assurance maladie n’hésite pas à employer ce mot à propos des dépassements d'honoraires de certains médecins. C’est même Frédéric Van Roekeghem, son directeur, qui le déclare : « Le système dérive depuis trente ans ». De fait, une étude de l’Assurance maladie publiée en mai montre que les honoraires des spécialistes de secteur 2 (ceux qui sont libres de fixer leurs tarifs*) ont doublé en vingt ans par rapport aux tarifs de base fixés et remboursés par la Sécurité sociale. Depuis 1985, le niveau moyen des dépassements facturés aux patients n'a cessé de progresser jusqu’à être multiplié par deux entre 1990 et 2010, passant de 25 % à 54 %. C'est ainsi qu'en 2010 le montant total des dépassements d'honoraires s'est élevé à 2,5  milliards d'euros.
À l’heure qu’il est, plus de quatre spécialistes sur dix sont installés en secteur 2. Parmi eux, de nombreux ophtalmologistes. Toujours selon l’étude de l’Assurance maladie, la moitié d’entre eux serait en effet en situation de dépassements d’honoraires. Ils ne sont pas les seuls, loin de là. Dans la ligne de mire de l’Assurance maladie figurent aussi les gynécologues, les ORL ou encore les pédiatres. Les régions où le phénomène est le plus banalisé sont les Alpes-Maritimes, le Rhône, l'Alsace et la région parisienne. Ici ou là, observe l’enquête de l’Assurance-Maladie, certains praticiens facturent jusqu’à « dix fois le tarif standard ».

* Les médecins en secteur 1, dits conventionnés, ne sont pas autorisés à pratiquer des dépassements moyennant quoi ils perçoivent des aides de l'Assurance maladie. Ceux qui sont en secteur 2 sont normalement tenus de fixer leurs dépassements avec « tact et mesure, en tenant compte de la réglementation en vigueur, des actes dispensés ou des circonstances particulières », indique le code de la santé.