Maxime Balouzat tire le bilan des 6400 km de son road-trip optique
Parti sur les routes de France cet été au volant de son Trafic, Maxime Balouzat, opticien de l’année 2021, a recueilli la parole de ses confrères, « plutôt heureux » d’exercer leur métier, résume-t-il.
Et un tour de France bouclé, un ! Cet été, Maxime Balouzat a vu du pays. Au volant de son van aménagé, il a sillonné l’Hexagone pour aller à la rencontre des opticiens dans le cadre de son road-trip, une initiative complètement personnelle. De la mi-juillet à la mi-août, il a avalé pas moins de 6 400 km (voir ci-dessous la carte de son itinéraire) pour aller voir, d'étape en étape, une quarantaine de ses confrères*, qu’ils soient opticiens sous enseigne, indépendants ou opticiens itinérants. « Âgés de 30 à 70 ans, ces opticiens et opticiennes ont des profils, des parcours et des pratiques très différents et c’est précisément ce que je voulais : donner la parole aux uns et aux autres, en fonction de leur expérience propre, pour qu’ils m’exposent leur point de vue sur l’évolution de la profession », nous a expliqué hier par téléphone Maxime Balouzat au sujet des 43 opticiens dont il a recueilli les propos en vue d’en faire une vidéo (qui sera d’ailleurs diffusée au prochain Silmo**). Comme en témoigne son carnet de voyage accessible en ligne, celui qui a été opticien de l’année en 2021 a été chaleureusement accueilli partout où son GPS l’a emmené : « On m’a accueilli à bras ouverts, vraiment, dans un authentique esprit fraternel, raconte l’énergique trentenaire. J’ai fait la connaissance de gens qui, dans l’ensemble, sont plutôt heureux de faire leur métier. 99 % d’entre eux referaient la même chose si c’était à refaire. Si tout n’est évidemment pas toujours facile au quotidien, on sent qu’il y a de la passion chez les uns et les autres. Elle s’exprime différemment - passion pour le produit, pour l’aspect technique ou santé du métier, pour la relation humaine avec le client -, mais elle est présente partout ».
Quand on demande à Maxime Balouzat ce que ses interlocuteurs supportent le moins au quotidien, il répond sans hésiter : « la pression et les contraintes des réseaux de soins et des mutuelles ! ». Selon lui, c’est l’élément qui pèse le plus aux opticiens qu’il a interrogés : « Beaucoup ont l’impression d’être entravés dans leur façon d’exercer leur métier », relève-t-il. En discutant ensuite avec ses confrères sur le niveau d’activité de la première moitié de l’année, Maxime Balouzat note que tous font part de grandes variations d’un mois sur l’autre : « Lissée sur les six premiers mois, l’activité est plutôt bonne, correcte disons. Mais l’activité est en dents de scie : un mois c’est -20 % et le suivant c’est + 30 % ! Il y a plus d’instabilité qu’avant et moins de visibilité, tout le monde le constate », rapporte le globe-trotter à propos des ventes en magasins. Le thème du recrutement est également souvent revenu dans les conversations qu’il a pu avoir ici et là : « Là-dessus pas de doute, 100 % des gens galèrent pour recruter des diplômés ! Sauf, peut-être, les opticiens itinérants (il a rencontré des membres des Opticiens Mobiles, Opticiens à Domicile et de L’Opticien qui Bouge_NDLR). » Des difficultés de recrutement qui, nous explique encore Maxime Balouzat, ont des incidences sur l’organisation des boutiques au quotidien : « Pas facile de développer ou de composer ses équipes quand on n’a pas ou peu de candidats sous la main ».
Sur la base des échanges qu’il a pu avoir avec les uns et les autres, quel est le sujet qui divise le plus ses interlocuteurs ? « Manifestement c’est la téléconsultation. Les avis sont très partagés, constate Maxime Balouzat, ça fait vraiment débat. Je dirais qu’il y a un tiers des opticiens qui considèrent que c’est l’avenir et que c’est une solution à parfaire mais adaptée. Un autre tiers y est vraiment opposé, craignant que ça discrédite le métier ou que ça entraîne des dérives. Et puis il reste un dernier tiers des gens qui se positionnent entre les deux ; ceux-là ont du mal à se faire une idée arrêtée des bénéfices pour la profession et la filière ». Le sujet d’un éventuel futur hypothétique droit de primo-prescription a aussi fait partie des sujets abordés par notre routard : « Oui, beaucoup aspirent à ce droit mais pas n’importe comment, avec des conditions qui restent à déterminer. Certains évoquent la nécessité d’une meilleure formation initiale, d’autres pensent plutôt à une sorte de certification ou d’homologation ouvrant droit à la prescription… Dans tous les cas, c’est clairement un horizon d’attente pour une profession de santé comme la nôtre. »
* Ils s’étaient tous inscrits au préalable pour permettre à Maxime Balouzat d’organiser son itinéraire à l’avance.
** Il aura un stand sur le salon, de façon à poursuivre ses rencontres avec ses confères et consoeurs.
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